• Plutôt Crever je me Dis. ... (117)

     

    La jalousie est une altération des sens unique en son genre. C

    'est plus qu'un sentiment. Je voudrais pouvoir en parler mais je sais à quel point c'est difficile. La jalousie rentre dans le lot de ces phénomènes que les écrivains par exemple ne reproduisent jamais entièrement. Je me suis déjà amusé à étudier les mots qui la décriraient en littérature. Coup au cœur.. Petit monstre qui me rongeait le cerveau.. Pulsion morbide.. Le roman souffre d'impuissance devant la jalousie qui le domine orgueilleusement. S'il est simple de faire passer une quelconque douleur physique avec des mots, ou un drame innommable comme la mort d'un être proche, parce que n'importe qui à tous moments se doute que le destin peut frapper et sur sa tête autant qu'une autre, dans le cas de la jalousie trop en faire semble déplacé. Se cantonner à la nommer tombe à coup sûr à plat. On aboutira toujours à un piteux décalage entre le phénomène et ses conséquences. Pourtant nous tenons là un levier qui fait parler la foudre, un déclencheur d'assassinats hors pair. Ouvrons un journal de province et faisons le compte. Il suffit de feuilleter quelques pages pour lire en toutes lettres qu'un brave type(ses proches le décrivent ainsi en général..) vient de trucider un tel ou sa femme ou les deux;.. Mais tant que le drame n'a pas eu lieu celui qui souffre a l'air d'un imbécile si jamais il s'avise d'en toucher un mot ne serait-ce qu'à son meilleur copain. Et il a beau brûler comme un volcan le pauvre. Cela tient à notre société et sans l'avoir vérifié l'histoire remonte très loin. Ne nous étonnons pas alors que même les écrivains peinent avec ça et péniblement cherchent leurs phrases. Ils racontent leur amour des pages entières en se gardant surtout d'avouer comment ça se passe réellement sous la peau. La vérité ils préfèrent la jeter aux chiens. Pour les lecteurs ils prévoient de grandes tartines dégoulinantes et apparemment cela plait à tout le monde. Résumons. L'amoureux est grand et beau. Le jaloux qui est tout aussi amoureux a l'air d'un con. Donc ils ont raison. Le malaise n'étant pas vendeur. Parlons vite d'autre chose. D'ailleurs celui qui souffre dans cette damnation oubliera à peu près complètement l'effet que ça avait sur lui dès qu'il se verra un minimum guéri. Cela ne s'explique pas entièrement je crois. Non seulement le malheur frappe mais la honte l'accompagne pour doubler la mise. Bref c'est une calamité et mon affaire qui me donnait des frissons glacés avec simplement le fait d'entendre dans mon dos la voix de Potiné n'avait vraiment rien de glorieux. Tout était contre moi. J'étais trop vieux et fauché. Et si on m'aimait bien j'étais loin de lire une grande admiration à mon endroit chez ceux des Champions.. Je n'avais d'autre solution que donner le change. Une fois de plus. Marcher sur mes propres couilles ne me paraît pas si douloureux. Ce n'est rien en comparaison de ce que je ressentirais si un autre s'avisait de le faire. Cela tient à mon caractère et je ne suis pas près de prendre ça à la rigolade comme un Robert par exemple. Histoire d'amuser les copains. Plutôt crever je me dis. Oh.. Mais tu me fuis ou quoi.. J'ai l'impression que tu me tournes le dos à chaque fois qu'on se voit.. Je pue pas de la gueule pourtant non?.. Et oui Potiné tu schlingues pas de la gueule mais ton esprit lui sent plus mauvais qu'un rat mort. Seulement je me fend d'un sourire d'enculé et lui tend la main d'un geste magistral. Mais oui quoi.. Rapproche toi un peu d'ici.. Qu'est-ce que tu fous au bout du comptoir tout seul.. On est mieux entre hommes.. Non?.. Me fait-il avec déjà le monde qui s'agglutine autour de Don Juan...

     

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