• Je remarque soudain que la nuit n'est même pas encore tombée. C'est vrai que nous sommes arrivés tôt aujourd'hui. Qu'est-ce qui a pu me faire penser que nous étions en pleine nuit alors que le soleil rougeoie à l'ouest au dessus de la ville. Il ne brûle pas puisque c‘est un soleil du soir, d'un rouge léger et décroissant. On le dirait peint à la main et à l'eau même. Tout d'ailleurs me paraît pareillement stylisé et presque organique. La matière à cette heure semble vouée à jouer son rôle primordial. Elle ne pèse pas. Nous baignons dans l'essentiel. Tout Me Parle dans ce Décor... Je dis cela mais je ne comprend rien en vérité, et cela ne me cause aucun mal de tête. Voilà l'incroyable nouveauté qui fera de cette soirée un moment unique et va marquer mon histoire pour toujours. Je me fous de savoir.;;. Les fondements scientifiques ne m'intéressent plus. Je me contente de tirer sur ma clope et j'ai comme l'impression qu'Isabelle vient de se rapprocher de quelques centimètres. Je me tourne vers le ciel dans cette attitude qui m'est venue toute seule quand l'étrangeté me parût si flagrante que je ne pouvais plus l'ignorer ou faire semblant. Continuer à dormir debout..; Le Diable venait de me frapper en plein gueule.. Deux avions tracent des lignes blanches au dessus de moi à dix mille mètres. Ils foncent vers le sud et font partie de l'étrangeté. Deux boites de conserve en plein ciel et leur cargaison de viande humaine. Il y a mille ans avec une vision semblable un homme ou une femme finissait au bûcher. Maintenant si je dis que le monde entier résulte d'un crachat de Dieu sur son propre reflet dans le miroir d'une mare de sang au paradis;... C'est tout juste si je me ramasserai un sourire de compassion gênée. Les temps changent et le ciel est toujours du même bleu. La ville s'assoupit et je commence à croire qu'il ne va plus rien se passer ce soir. Que peut-il arriver de grave au milieu d'une douceur pareille.. Isabelle se tape sur les cuisses en se redressant. Il faudrait peut-être remonter. Elle me fait. Je rouvre mon esprit pour l'observer avec ces mêmes yeux qui eux ne s'étaient pas refermés. Elle glousse et me dévisage. J'ai toujours pas répondu à ta question.. Oui..; Elle me lance d‘une voix assurée. Je me donne du mal pour vivre, et c'est pas facile tous les jours.. Tu peux me croire.. On y va ?.. Elle continue très gentiment. Nous nous levons et reprenons le chemin de l'ascenseur. Nos épaules se touchent et je sens sa hanche. J'ai vraiment le sentiment que si je la prenais par les épaules elle se laisserait faire sans l'ombre d'une histoire. J'ignore seulement ce qu'elle pourrait avoir comme réaction si sans prévenir je me mettais à lui caresser le cul. Au moins à ce stade. Le toubib s'affaire auprès de Raymond à notre retour. Il m'a l'air toujours aussi rigolo, et je me demande quel effet sa tête peut avoir sur ses clients. Si ça joue dans leur destin. Indubitablement cela joue et ne peut être complètement neutre. Je crois qu'il me sourit, mais rien n'est sûr. C'est peut-être sa tête normale et le sourire en fait partie. Il touche un peu à tout et plus précisément sur ce qui me paraît être le débit des sondes. Il reprend à nouveau la poignée de Raymond qu'il garde ainsi de longues secondes. Interminables. Puis il se penche et l'ausculte au stéthoscope sous le voile. Ce qui me permet d'apercevoir la peau de sa poitrine blanche et sèche. Elle évoque pour moi certains papiers d'emballage de mon enfance chez le boucher notamment. Monique choisit cet instant pour se remettre à sangloter. Le toubib se retourne légèrement pour l'inciter à se rasseoir. Il s'empare de sa main et la pose sur celle de Raymond dans une scène poignante au possible. J'en ai les larmes aux yeux comme tout le monde. Je me dis que ce n'est que la vie et qu'il faut faire avec. Il se tourne vers David qui affiche un visage neutre et serein. Normal c'est David et c'est son métier. Il se montre solide dans l'épreuve. Il a du répondant;. Il assure.. Le toubib a enfin l'air satisfait. Content de lui. L'Histoire Suit son cours Normalement.. Je réalise qu'il vient de mettre en marche un appareil qui déroule interminablement une onde électrique que je vois s'élever et mourir. Elle me fascine comme si je comprenais enfin les raisons de toute la folie qui affecte l'humanité, toute cette course en avant dans le monde des machines, avec ce génie humain que trop souvent je prends pour un simple gaspillage. Voilà donc à quoi ressemble la vie électrique intérieure des hommes. Je me dis. La vraie raison de toutes ces forces gaspillées depuis des millénaires. Je serais presque fier de ma race tout à coup. Si dès demain il ne me fallait retrouver la noirceur de nos esprits qui pris l'un après l'autre et séparément ne valent pas grand chose. Le toubib recule d'un pas. Un petit coup d'œil encore autour du lit et il s'arrête sur David. Je ne bouge pas d'ici cette nuit.. Je suis de garde.. Si.. D'un geste vague il signifie quelque chose de tout aussi vague. Personnellement j'ai l'impression d'avoir compris. Je me suis penché vers Raymond qui ne montre aucun signe de vie. Mais peut-être qu'il dort simplement. Le toubib nous aurait averti je crois s'il s‘était passé quelque chose. Je le fixe un long.. Très long moment. Au point qu'il me semble devenir irréel. Il m'aide je le sais, à Progresser Encore.. prendre conscience de l'irréalité du monde et de tout ce qui l'entoure. Nous vivons Je le Sais.. dans une sorte de rêve éveillé et bruyant. Interminable. Mais rien n'est clair. La vie.. La mort.. Les étoiles.. Les lois de la nature d'où viennent-t-elles?.. Je perçois un cil qui bouge. Lentement et comme s'il voulait s'ouvrir. J'ai soudain l'intuition que le toubib est passé par là. Il l'a aidé à nous rejoindre en manipulant tout ce machin, les sondes, les ondes électriques, les robinets.. . J'en suis certain maintenant qu'il ouvre les yeux et m'aperçoit. Je devine un mouvement autour du lit mais personne ne se permet de venir nous déranger dans l‘ultime tête à tête. Le toubib lui s'est déjà tiré vers d'autres mystères. Je me contente de lui sourire comme je viens d'apprendre à le faire avec notre équipe de professionnels. Raymond.. Je lui susurre à peine mais le(mon;.) visage tout embelli. Volontairement.. Je viens de passer Pro moi aussi entre la descente à la machine à café et le retour où je lorgnais les fesses d'Isabelle. Alors que je crois percevoir un geste de sa main libre. L'autre est jalousement serrée par Monique qui ne fait qu'inonder le sol de ses larmes silencieuses. Moi je l'observe avec une bonté éternelle mon copain. Je diffuse seulement pour lui un océan d'amour et d'amitié. Je le fixe dans les yeux en gloussant presque de plaisir. J'essaie avec tous mes moyens de lui donner ce que j'ai le sentiment de lui avoir refusé auparavant. Par égoïsme, flegme, ou seulement ignorance.. Je balance lentement la tête au dessus de lui pour qu‘il sache comme définitivement je l'aime... Jusqu'à ce que je le vois remuer ses lèvres sombres et je devine qu'il cherche à me parler. Alors je me penche jusqu'à sentir son souffle crémeux et fade. Tiède et écoeurant. Extraordinairement humain. Il doit s'y reprendre à deux fois avant que je puisse comprendre ce qu'il tient à me dire. Je finis par entendre mais je ne suis pas sûr d'avoir bien compris. Comme si c'était carrément impossible à croire. T'e'm'prend pour un Con... Il répète à deux reprises plus ou moins bien. Il me faut quelques petites secondes d'immobilité afin de permettre à mon cerveau de valider la phrase. Puis je me mets à rigoler comme une baleine au dessus de lui. Parce que je ne trouve rien de plus intelligent à faire. Mon Dieu. Merci de me rappeler qui je suis réellement par la bouche de Raymond. Lui il n'a plus les moyens de se marrer. Son corps à bout s'y refuserait mais son esprit;... Me Passe le Flambeau.. Tu me Prends pour un con... Heureusement j'ai la présence d'esprit de camoufler cette histoire par des espèces de gros sanglots lourds et théâtraux. Mais qui pourrait les prendre au sérieux, et après un moment je préfère m'éloigner du lit pour me réfugier à la fenêtre comme si je m'astreignais à méditer sur les grandes énigmes qui nous écrasent. Je rencontre le regard de David qui avec un sourire contenu me fait comprendre qu'il n'est pas dupe. Lui aussi il ne faudrait pas le prendre pour un con. Il serre les dents pour garder une contenance et ne pas s'écrouler de rire. Mais il n'y a rien de pire que le rire communicatif surtout dans des moments aussi tendus. Sophie et Isabelle commencent à s'y mettre elles aussi comme il fallait s‘y attendre. En moins de trente secondes nous passons de la tragédie à un spectacle de cabaret monté de toutes pièces et à la va vite. Il n'y a plus que Monique à respecter les circonstances, seule vraie innocente. Nous l'excusons et la comprenons. Pendant que nous de notre côté nous faisons ce que nous pouvons pour retrouver un minimum de dignité. Je croise le regard d'Isabelle qui garde ses jolies lèvres closes. N'empêche que derrière celles-ci elle se marre pareillement. La vache. Au point que ses joues tremblent. Elle soutient mon regard sans problème et cette fois je me dis que c'est du costaud cette affaire. Qui sait maintenant comment va finir toute l'histoire. Mon regard se perd ensuite sur la ville et la nuit qui tombe belle et violette comme la cape immense de Mandrake le magicien. Inopinément j'ai un doute. N'était-elle plutôt rouge à l'intérieur et noir au dehors?.. Décidément je vieillissais à la vitesse de l'éclair à cette époque. Si je ne pouvais même plus me souvenir des couleurs de la cape de Mandrake le prince des hypnotiseurs. David à son tour se penchait vers Raymond et s'immobilisait. Il leva une main en arrière et garda la pause. Avant de me faire signe de revenir. Je me dépêchais en retrouvant une sérénité inattendue. Comme quoi j'étais bel et bien en train de changer. Le visage de Raymond s'est à nouveau transformé. Il n'est plus qu'une grimace informe et bientôt sera grotesque. Monique ne le lui lâche plus la main, mais c'est à moi qu'il veut parler. Je colle mon oreille pratiquement sur sa bouche tant la voix n'est plus qu'un souffle pitoyable. Mes cannes à pêche.. J'entend à peine. Oui.. Je fais.. Tes cannes à pêche.. Je répète.. J'te les donne.. Elles sont à toi.. Je me suis retrouvé avec la gorge nouée et l'envie de rire dissoute dans l'haleine fétide que je me sentais prêt à remplacer par la mienne si cela avait été possible. Il n'en avait pas fini. Dis moi Raymond.. Je lui dis pratiquement dans l'oreille. Un prêtre.. Il Fit..... J'ai Soif... Un Prêtre..... Il marmonna d'une voix de cadavre obstiné. Son esprit quand à lui vivait comme jamais. Il allait s'éteindre mais dans une dignité absolue. T'em m'prends pour un con... Il m'avait dit. David. Je m‘exclamais. Il veut voir un prêtre. Me sentant blême comme si c'était moi qui en avait besoin. Il se contenta d'un signe de la tête. N ‘était-il venu pour Ca..


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  • Le temps se dilatait comme un vieil élastique. Plus rien de devait arriver. Nous étions autour de ce feu de joie qui refusait de s'éteindre et à vrai dire nous ne savions plus quoi faire. Heureusement l'infirmière qui s'occupait de la machinerie passait de temps en temps et cela nous occupait quelques secondes. D'autant qu'elle s'était avisée de ramener des chaises et nous étions beaucoup mieux ainsi. Les bruits naturels d'une petite troupe d'humains flottaient comme suspendus dans l'air et Raymond s'était déjà complètement endormi. Visitant Son Nouveau Monde Comme il se Doit Avant la Signature du Bail.. Parfois Monique se remettait à gémir et l'une ou l'autre des femmes l'entourait gentiment par les épaules et très vite elle nous rejoignait dans le silence. David Priait.... Il gardait les yeux mis clos et pas une seconde n'avait dérogé à ce que nous nous étions dit. Raymond n'avait jamais pu blairer Ces Connards de Curés.., ce que je lui avais raconté aussi crûment que ça. Pour un oui ou pour un non et plus encore quand ça ne mordait pas à la rivière, c'était la faute aux curés. Maintenant je regrette un peu de n'avoir jamais pensé à lui demandé ce qui lui avait mis cette obsession en tête. Ce que je trouve un peu dommage parce que je soupçonne que cela pouvait être intéressant. David manqua bien d'éclater de rire quand je tins à le prévenir des sentiments de l'ami Raymond envers sa confrérie.. Qu'est-ce que ça peut faire.. Il me fit en haussant les épaules. A la suite de quoi il ne manifesta jamais la moindre velléité de revenir la dessus. A aucun moment il ne tenta de ramener sa science qui ne fonctionne, et je ne met pas en doute le fait qu‘elle peut très bien fonctionner, qu'avec l'accord de toutes les parties. S'adresser à Dieu ça ne marche que si on y croit à cent pour cent? Pas à quatre vingt dix huit, et ni même quatre vingt dix neuf.. Non;. Non;. Et non;. C'est cent pour cent ou rien.. Alors David priait dans un silence proche du sublime et du divin. Non pas pour Raymond.. Mais pour nous tous et aussi l'humanité entière. Ce qui était parfaitement son droit. C'est ce que je pensais et il ne me vint pas à l'idée de vérifier si j'étais dans le vrai. Je n'avais pas le moindre doute. A un moment nous nous mîmes à sortir par groupe de deux histoire de prendre un café, aller aux toilettes, et surtout de respirer le filet d'air frais du rez de chaussée. Je me retrouvais sans le faire exprès avec l'équipière de Sophie et c'est dans l'ascenseur que je frôlais ses hanches. Nous étions serrés l'un contre l'autre du fait du manque de place et je n'y pouvais rien. L'incongruité de ce que je me mis à imaginer à cet instant m'obligea à mener une lutte sévère contre l'instinct blotti quelque part dans un coin profond du cerveau et qui se moque royalement de la solennité d‘une situation. Cet instinct là lui savait que nous jouons la comédie les trois quart du temps. Ce qui ne fait pas de nous des êtres sans foi et sans scrupules et loin s'en faut. Je pense même au contraire que nous nous montrons sublimes dans ce bain de petites misères. Je me doute bien qu'il doit certainement exister des personnages au dessus du lot. Des capables de pas bander le soir où leur pote va mourir. Des hommes et des femmes qui habitent sincèrement dans leur peau au point de concorder à cent pour cent avec les émotions qu'ils donnent à voir et pour lesquelles ils attendent d'être payés en retour. Des sortes de héros bons et francs comme les vrais simples d'esprit. Moi je suis un petit bonhomme et le frottement accidentel contre cette gonzesse me fit glisser dans une ambiance surnaturelle. Pour un peu je me sentais filer au paradis sur les rails d'une mort omniprésente qui enfin devenait réelle mais pas douloureuse du tout en vérité. Je manquais de la prendre par les épaules à la sortie de l'ascenseur. Tout ça parce que nous faisions équipe pour un soir et que cela semblait nous donner une sorte de droit les uns sur les autres. Un peu comme si nous nous retrouvions à camper en pleine montagne dans une longue randonnée. On avait beau ne pas se connaître quelques heures plus tôt il faut bien voir que si jamais il nous venait à l'idée de vivre quelques aventures typiquement humaines, cela ne pourrait se faire qu'entre nous par la force de choses. Alors autant s'y mettre de bon cœur. Seulement ce n'est qu'une idée et qui ne me rendait pas malade pour autant. Fugace et vouée à mourir sur le bûcher de tout ce qui se pratique en termes de civilisation. Que peut-on faire des cendres à la fin quand il n'y a plus rien à brûler et que la loi qui régit le monde nous traite exactement pareil les uns autant que les autres. Les saints comme les vieux voyous; Qu'est-ce que je donnerais pour que Raymond vienne me raconter comment ça se passe. Et moi quand j'y serais sur le pas de la porte, qui voudra bien se poser ce genre de questions autour de mon lit de misère et ne serait-ce que pour me permettre de servir à quelque chose une dernière fois. Rien ne se perd selon moi dans un monde idéal. C'est pour ça que nous jouons la comédie avec la certitude d'avoir quitté l'état animal. Nous sommes des êtres humains et nous nous posons des questions.;; Qu'est-ce que tu bois.? Je lui demande quand elle revient des chiottes. Je pense en lui souriant qu'elle doit avoir la chatte toute trempée de pipi. Je peux même la voir en image. Mais elle ne sait pas ce que je pense ou vois. Ne le Devinera Jamais.. Raymond deux étages plus haut risque fort de ne pas passer la nuit. Risque.. Qu'est-ce qu'il risque mon copain?. Des clopinettes. Ce soir ou demain n'y changera rien puisqu'il n'ira plus jamais pêcher sur la rive de notre rivière tendre et fraîche. Au milieu de crapauds qui sautent dans l'eau En rafales.. Normalement elle doit s'imaginer que mon esprit est pleinement voué à Raymond. Alors qu'il analyse la situation et elle n'est pas si mal du tout cette gonzesse maintenant que je la vois de plus près. Un café pour moi aussi puisque tu me l‘offre de bon cœur.;. Elle me fait accompagnée d'un sourire à peine différent de celui que je lui ai vu afficher toute la soirée. Sa belle grimace de professionnelle qui m'a tant impressionné. Tu préfères pas qu'on aille le boire à l'extérieur. Je lui demande. Si... J'ai envie de fumer une cigarette justement. D'un coup je la trouve plus humaine. Presque compréhensible. Nous prenons place sur un banc de fer quelques mètres au delà de la porte d'entrée. Mon café est très chaud et j'ai l'impression que tout devient flou autour de nous. Même en pleine ville je pense. Le silence de ce soir est étrange. Incroyable et impressionnant. Le monde des vivants n'est qu'une triste illusion. Si nous étions réellement vivants nous serions éternels à n'en pas douter. N'étant que de passage nous en sommes réduits à pleurer sur notre sort les uns sur les autres. Chacun son tour tout au mieux. Nous devrions un jour trouver d'autres manières de nous interroger sur ce que nous pouvons faire et pas faire dans une existence. La pire de toutes les plaisanteries que je connaisse est celle qui nous oblige à vivre minute après minute comme si le stock était inépuisable. Parce que c'est inné et tellement enfoncé profond dans notre cerveau qu'il est impossible d'aller le rechercher l'Innée en question.. L'extirper sans endommager gravement le reste. Les éléments périphériques.. Pourtant je sais ce qu'il en est et depuis longtemps. Je ne dois pas être le seul d'après Ce que j'ai Lu.. ici et là. Quoique je ne puisse en tirer aucune gloire; Cela n'a pas changé grand chose à ma vie de découvrir toutes ces facéties. Il fait vraiment doux ce soir.. .Il paraît qu'il va faire chaud dans les prochains jours.. Elle me fait en sortant son paquet de cigarettes. Je peux t'en offrir une... contre le café;. J'hésite une seconde parce que je ne fume jamais comme ça au quotidien. Mais je m'empare de la Malboro qui dépasse et ma foi je la trouve bonne en me la coinçant entre les lèvres. Tu as du feu. Je lui demande. Je ne sais même pas comment tu t'appelles. J‘ajoute aussitôt. Excuse moi. Elle me sourit. Moi c'est Isabelle. Et toi.. Humm. Ce n'est pas triste de perdre un ami.. Cela ne doit pas l'être.. Dieu ne nous met pas au monde pour que nous soyons tristes et regrettions quoi que soit;;. Je l'écoutais mollement en tirant quelques tafs. Elle croit ce qu'elle dit et j'y mettrais ma main au feu. Je pense de toute façon qu'elle a le droit de penser ce qu'elle veut. Je pense bien de mon côté que si je pouvais l'enculer je ne m'en priverais pas. Ainsi va la vie. Elle a un beau cul, des seins pas mal du tout et la belle quarantaine. Que demander de plus. Puis toutes ces histoires se passent dans la tête alors où est le problème. La vie ne sera jamais qu'une rage froide permanente. Avec le déshonneur au bout et pas moyen d'y échapper. La dernière séquence sera affreuse et pas moins douloureuse que la féroce expulsion du début de l'histoire. Je me tourne vers Isabelle. Est-ce que tu te donnes du mal pour vivre?.. Je lui demande. Mais je la sidère tellement qu'elle ne peut me répondre immédiatement...

     


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  • Daaaviid;;. Fit une voix dans notre dos pendant que nous atteignions la porte blanche vitrée d'un couloir qui m'inspirait une sorte de terreur profonde. Je me retournais d'instinct alors même que je ne m'appelle pas David. J'aperçois aussitôt deux femmes très correctes dans le genre qui me fait toujours marrer. Des mères de famille qui veulent faire croire qu'elles ont autre chose dans le crâne que ce que peut avoir un type comme moi par exemple. Ou le fameux David lui-même qui les accueille avec une mine de pain d'épice. Le regard sans passion d'un cheval castré. Ma chère Sophie... Il fait à la première qui a pris les devants et s'avance avec un grand sourire. Sans hésiter une seconde j'évalue que cette gonzesse pourrait se révéler un bon coup une fois reprise en main comme il faut. David l'embrasse et en fait autant avec sa copine sans lâcher l'épaule de la première. Sophie se tourne alors vers Monique que je n'ai toujours pas lâché (Ca partouze sec dans le malheur...)et lui sourit. Non. Le terme ne rend pas ce que j'ai pu ressentir avec cette apparition. Elle lui Offre..; Son sourire. Surmonté d'un regard baigné d'une gentillesse et d'une compassion démesurée. J'en suis moi même abasourdie. C'est tellement grand, presque effrayant. Tout ce qui arrive en un instant comme une explosion. Sous ma main Monique qui la fixe fond littéralement. Comme si le malheur qui lui servait de vrai squelette se dérobait et la laissait en plan pareille à une chiffe molle. Mais Sophie ne se contente pas de l'onction étonnante qui me coupe le souffle alors que personnellement je ne devrais pas me sentir concerné. Elle tend ses bras sans jamais la lâcher des yeux et s'empare de sa main qu'elle masse doucement entre les siennes. Nous voudrions vous accompagner dans l'épreuve difficile que vous traversez... Monique se contente de remuer doucement sa tête grise. Fascinée et vaincue. Bien incapable de répondre. Je comprends soudain ce qu'a voulu faire David. Il est tout bonnement allé cherché deux autres professionnelles de sa trempe en ce qui concerne les affaires humaines en général et plus spécialement le malheur. Parce que si ça se trouve je pense. Il en connaît d'autres tout aussi douées pour les affaires moins graves comme les mariages ou les naissances. Des qui savent rire et pleurer de bonheur quand il faut. Et à volonté.. Comme celles-ci ont l'air de parfaitement s'y entendre quand la mort rôde et qu'il n'y a plus rien à faire. Si ce n'est de soulager les vivants ou les empêcher de la suivre dans l'abîme sur un coup de tête et surtout si c'est pas l'heure. Il suffit le plus souvent de tenir jusqu'au lendemain matin pour se réveiller sur une nouvelle planète. Une vallée encore plus douce couverte de vergers aux fruits délicieux.. Après juste quelques petites heures d'un sommeil presque insignifiant.. C'est ça la vie..; Je me dis. Nous sommes des êtres de comédie voués à l'interprétation de leur propre existence. Forcément même à ce jeu là on en trouvera de plus doués que d'autres. C'est vrai aussi que d'un coup je me sens tout petit. Monique aussi qui devient si menue que bientôt elle aura retrouvé la taille de ses cinq ou six ans quand elle pouvait se mettre à pleurer sans que ça donne envie de l'étrangler. Très vite maman ou papa, ou dix autres personnes allaient se précipiter pour essayer de porter à sa place le minuscule fardeau. La suppliant de leur confier la misérable bêtise. Quelle connerie. Ou sont-ils aujourd'hui ceux là.? Monique souffre mille fois plus qu'alors. Elle a un million de fois plus mal. Son malheur est infini. Ses gémissements autrement plus sinistres. Ses plaies que j'ai vu de mes yeux sont puantes et incroyablement douloureuses. Au bord du gouffre elle perd l'équilibre. Elle vit mais c'est pire que la mort. Pourtant c'est maintenant qu'elle doit subir les feux de l'enfer sur terre comme un animal avec personne De Normal.. autour qui comprenne quoi que ce soit de censé à ce qui lui arrive. Parce que la Vie est Tellement Dure pour tout le Monde... Alors très doucement je la lâche et la confie aux professionnelles. La confiance absolue qui vient de naître en moi me porte comme le vent chaud et capiteux. Pour un peu je voudrais être malade moi aussi et sentir une chouette femelle bonne et capiteuse s'accroupir à mes côtés et que j'en profite aussitôt pour lui renifler le cul;;. Pour ne pas changer nous retrouvons le toubib et son équipe sur le pas de la porte. Décidément il campe dans le coin ce dernier. Il a l'air toujours aussi marrant aussi. A croire que la mort le fait rigoler et ce n‘est peut-être pas pour rien qu‘il en a fait son boulot. Ah voilà de la bonne compagnie.. Il fait. David le fixe dans les yeux et je me doute de ce qu'il peut bien lui demander de cette façon. Le toubib qui définitivement a l'air d'un vieux gamin au point que je le vois très bien en culottes courtes, lui répond d'une simple petite moue qui ne m'échappe pas. J'ai tout compris. Il n'y a plus que Monique à ne pas savoir elle qui flotte dans un brouillard dont elle ne redescendra peut-être jamais. Il peut vous dire quelques mots.. Inutile de le fatiguer aussi.. Allez.. Je vous laisse.. On se reverra.. Notre petite bande pénètre dans la chambre sur la pointe des pieds presque. J'ai lâché Monique maintenant que Sophie a pris la relève. A trois mètres de moi j'aperçois une ombre blanche qu'une infirmière recouvre d'un voile avant de s'en aller En Souriant.. Serions nous à la porte d'un paradis ignoré. Je pense. Tout le monde semble devenu si doux et souriant. Tout baigne dans un bonheur calme et compatissant. La lumière elle même surgissant de nulle part nous enveloppe comme une aura. Raymond est devant nous et d'une certaine façon devenu le centre du monde. Je me demande ce qu'il pense lui même de tout ce mic mac et son nouveau prestige. J'aperçois au travers du voile une nouvelle perfusion rajoutée depuis la veille. Directement plongée dans son ventre et certainement à la hauteur de l'estomac. Seuls les yeux bougent encore et se tournent Vers Moi.. Je m'empare sans attendre de sa main à peine tiède. Et je me contente de lui sourire comme l'aurait fait une des professionnelles convoquées par David. J'ai le sentiment de sacrément m'améliorer dans mon numéro d'humain en pleine possession de ses moyens. Je ne suis peut-être pas le plus doué à la base mais heureusement j'apprend vite. C'est d'ailleurs ma principale qualité et c'est bien quand je l'eus épuisé que je suis tombé malade il y a quelques années en arrière. Mais j'ai rechargé les batteries dans le silence et me voilà de nouveau performant. Je fixe Raymond et je sais exactement ce qu'il lui faut. Une bonté amicale et sans frein. Douce et compatissante comme seul un vrai ami peut fournir. Monique se tient à cinquante centimètres entourée de Sophie et de l'autre gonzesse prêtes à la soutenir en cas de défaillance. Cette dernière se contente de sourire pour le moment. Visiblement elles bossent en binôme et je suis impressionné par leur savoir faire. C'est une bonne équipe. La seconde dont j'ignore le nom n'a encore pas sorti un mot. Ni le moindre son. Ce qui importe peu. Son talent est indéniable. L'expression de son visage est unique. Rôdé par des années de compassion généreuse et instantanée. Elle n'est pas moche et loin s'en faut je pense. Si elle ne se montrait pareillement asexuée par cette bonté carnassière et qui lui mange le visage. Raymond lui il faut avouer qu'il est plus que naze et tout l'intérêt se propage à peu près uniquement autour de sa personne. Il est le centre du monde seulement il ne se passe rien au centre du monde. D'autres autour de son cadavre se chargent de singer la vie civilisée. Nos sentiments sont très forts mais cela ne suffit pas. Il faut encore en apporter la preuve civilement. Monique elle même que ferait-elle si elle était moins abrutie par une réalité assommante. A mon avis elle se roulerait par terre. Se tiendrait les tripes en hurlant tout son mal et elle s'en porterait beaucoup mieux. Que ferions-nous les autres autour si nous pouvions laisser libre cours à Ce que Nous Sommes Réellement.. Une grande partouze je suis à peu près sûr...


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  • Monique garda ma main dans la sienne encore une fois. Je compris de suite ce qu'elle aurait voulu.. Que je la prenne dans mes bras et la serre contre moi. Parce qu'elle n'en pouvait plus. Elle était à bout et cherchait une bouée pour s'y accrocher et moi je me trouvais là. A cet instant je sentis la main de David se poser sur mon épaule. Il pouffa discrètement.. Un léger.. Pffh.. C'était à peine une caresse qu'il me faisait près de la nuque. Seulement ce toucher délicat et sans conséquence me poussait en avant. Vers Monique qui gardait ma main entre les siennes. Il dut croire que je ne comprenais pas ce qui se passait et que j‘étais une sorte de parfait innocent. Comme si de tels hommes existent encore de nos jours. Alors que j'étais pleinement conscient sauf que j'en avais pas envie. Puis je l'ai Laissé Venir.. À moi et l'ai serré doucement contre ma poitrine. Elle sentait les larmes et la transpiration, le malheur et la mauvaise graisse. Je lui tapotais doucement le dos comme je l'aurais fait avec un enfant malade ou un petit animal. Je n'aurais rien su faire d'autre et la scène à cet instant questionnait mes limites. En soi elle n'était pas si gênante cette scène. Sauf que je sais d'avance à quel point il est toujours difficile d'en sortir. Puis je ne tenais pas ce que j'appelle une femme Entre Mes Bras.. Mais plus simplement un Être... Et je vais me montrer franc au risque que cela paraisse abrupt. Je ne sais pas quoi faire avec une quelconque de ces grande masses du monde vivant. Je ne sais pas m'y prendre. Elles m'échappent. Je l'obligeais très gentiment à se retourner et à tous petits pas nous prîmes le chemin de la chambre. Je t'attendais. Elle me fit. Je remarquais son dos maintenant arrondi pour toujours. Et comment il va.. Je demandais d‘une voix plaintive. Comme si c'était Moi qui Souffrait.. Et c'est bien pour ça que je confesse mon inaptitude au malheur banalisé... Il passe par plein de stades. Elle reprit de son souffle misérable... Par moments il ouvre les yeux et on dirait presque qu'il va mieux. Et tout de suite après il a les yeux qui tournent et moi quand je vois ça je m'affole;. Je crois qu'il va mourir.. Tu te rends compte;. J'écoutais ses sanglots en me disant que la vie a tord de ridiculiser les petits êtres humains qui sont sa seule richesse. Sans nous elle vaudrait à peine autant et plutôt moins que la plus belle femme du monde perdue sur une île déserte. Quand elle finirait par s'enfoncer un concombre de mer dans le vagin parce qu'à ce niveau le ridicule ne veut plus rien dire et perd toute sa valeur. Il a Fini de Tuer.. L'hôpital aussi est un drôle de laboratoire pour l'humanité. Je connais le lieu commun qui consiste à dire que cet endroit pue la mort, je prétend plutôt que cela ne serait qu'à moitié. Pour la seconde moitié je renifle le sexe et à plein nez. Et comment pourrait-il en être autrement quand les corps sont ici manipulés comme de vulgaires côtelettes saignantes. Si pour un oui ou un non un type ou une gonzesse, peu importe, se retrouve avec un tuyau dans le cul ou ailleurs. Les deux ou trois fois ou je me suis retrouvé à l'hosto dans ma vie;. Je n'avais qu'une idée en tête;. Baiser comme une bête en sortant de là, et c'est pas curieux ça.. Parce que je m'en voulais de prendre la vie au sérieux de la façon où je la prenais quand elle la vie;.; Ne se gêne pas pour me rappeler ce que je suis. Et Durement.. Je voulais en croquer comme on dit.. Pour n'avoir pas à regretter plus tard. Ne cessant de me répéter que j'allais retenir la leçon. La chair humaine ramenée à l'état de matière saignante alors qu'elle peut donner tant de plaisir cette même chair. Pourquoi se priver puisque nous sommes si peu de choses. Un million de fois je tentais de m'arracher ce verni de civilisé qui m'encombre, ces traces indétectables dans mon cerveau et ils peuvent le sonder celui-là, rien à faire aussi;.. la civilisation finit toujours par l'emporter. A me recoller au ras des pâquerettes. Pourtant qu'est-ce que ça doit partouzer dans la chaleur des arrières salles quand ils se rendent compte nuit après nuit ces beaux toubibs que la viande ça pourrit vite et qu'il vaut mieux en profiter tant que c'est possible. Puis de toute façon.. Ça aide à oublier le bain de souffrance du malheur, les larmes amères, l'insensibilité, et c'est tout de même mieux qu'un tube d'antidépresseur. Alors pourquoi se gêner. Une fois les tristes états d'âmes envolés. Une bite dans le cul ça a jamais tué personne, et ce sera toujours plus rigolo qu'une sonde en caoutchouc. Aux Éveillés du Mystère..

     


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  • Je retrouvais David d'une certaine façon. Caractéristique d'une manière de vivre momentanément grisante et séductrice. Propre à me rappeler qu'après l'enfance j'avais oublié d'être jeune et forcément je n‘avais pas connu ça. Par la suite quand je voulus définir cette idée je manquais de conclure que tout ça ne me ressemblait pas. Je grimpais en coup de vent dans sa voiture blanche passe partout et nous échangions une claque sur la main. Grognant de plaisir et sans avancer un mot intelligible pendant qu'il faisait demi tour et démarrait en sens inverse. Plus tard je pensais que cette histoire le temps de quelques éclairs m'enlevait le poids des années. Avant que dans un même mouvement le sort de Raymond me remette les yeux en face des trous et de mon esprit puis m'assomme de toute la masse maudite de la réalité et du temps qui pourrit tout. Alors qu'il conduisait un tout petit peu moins prudemment que la veille vers l'hôpital, j'eus le temps de découvrir que je n'étais ni triste ni gai. Je prenais les évènements comme ils venaient avec le sentiment que c'était bien la première fois de ma vie qu'une pareille idée se vérifiait. Avec une conscience aussi claire, lucide et sans que ça dégénère vers une nouvelle théorie de l‘existence. Tu as passé une bonne journée.. Il me demande en me donnant un coup sur la cuisse. ..Incroyable.. L'effet d'un geste aussi simple. Ce n'était plus la première fois qu'il agissait ainsi et si lui semblait s'y habituer il n'en allait pas de même pour moi. Ca va. Je répondis aussi. J'ai connu des moments intéressants. Ouaih.. Si t'es gentil je te raconterais;;. Je continue. Ah. Donc j'en déduis que cela dut être particulièrement intéressant ou je me trompe... Tu ne te trompes pas. Je lui confirmais en ricanant. Et toi.. Je lui demandais d'une voix pareillement innocente. Mmmh.. Il commença par une grimace. Souvent le soir je cherche à faire un petit bilan de ma journée. Autant que je me souvienne. J'ai commencé très tôt ce genre de petit examen, ou d‘examen de conscience plutôt. N'ayons pas peur des grands mots entre nous.(Il effectua un grand geste comique et théatral avec son bras;.). Je devais être adolescent à peine... Soudainement il se tut. Comme s'il s'était lancé dans une improvisation qu'il ne maîtrisait pas tout à fait où le dépassait et maintenant il se demandait où il en était; Je découvrais alors que curieusement s'il me paraissait si jeune et charmeur j'éprouvais le plus grand mal à l'imaginer en adolescent... Et bien il m'est déjà arrivé alors comme ce soir justement.. Que je serais bien incapable de te dire si ma journée fut bonne ou non. Il soupira. Et à quoi cela tiendrait.. Je relançais. À ton avis. Je fis pour l'encourager à poursuivre. Il hésita et semblait chercher profondément en lui la clé de l'énigme. Il y a forcément deux facteurs. Qui rentrent en jeu dans ce genre de situation. Ce que j'en pense moi même d‘un côté et en premier bien sûr.. Et ce que pourraient en dire les autres.. Pour dire les choses simplement. Une bonne journée pour moi;. C'est peut-être une journée complètement ratée parce que.. Parce que.. Il répéta. J'ai pas très bien fais mon travail.. Je ne me suis pas donné tout le mal qu'il aurait fallu.. Je n'étais pas assez attentif.. J'ai semé quelques doutes sur mon passage.. J'ai Vécu la Journée en Égoïste.. Bon.. Je le coupais. Je ne sais toujours pas si Cette.. Journée dont nous parlons;. fut bonne ou pas.. Aah.. Il soupira. Et bien figure toi que je ne sais pas non plus;.. Je me prenais le front en étouffant un rire que je savais parfaitement éloquent et qui facilement eut pu devenir énorme si je ne m'y étais pris à temps. Qu'est-ce qui t'arrive. Il fit au bout d'un moment. Mais pas du tout vexé. Même je dirais plutôt content de lui dans la mesure où il me prouvait par là que sa vie était loin d'être aussi triste que certains peuvent s'imaginer. Je me croyais compliqué.. Je finis par sortir. Je me rend compte que je ne suis pas le seul sur terre à me poser des questions à la con, matin.. Midi.. Et soir. Ouaih.. Il fit. J'espère au moins que ça te rassure un peu. On peut le voir comme ça...-- Bon. Alors pour en revenir à cette journée... J'ai bien travaillé. Seulement;. Je déprime un peu en ce moment. Je vais te dire. Ca doit être ça... Aujourd'hui par exemple.. j'ai reçu une gonzesse qui est venu me voir pour préparer son mariage.. Putain.. Tu sais ce que ça veut dire le mariage.. Ca veut simplement dire.. Ce que ça veut dire.. (Soufflant profondément..) Elle était là devant moi dans sa petite jupe toute fraîche;. Des cheveux blonds et fins comme des Fils de Lumière... Une peau claire et tendre;. Un curieux parfum aussi que je n'ai pas su reconnaître... Je me tus. Le silence s'installa pendant que défilaient des flancs de montagne taillés à vif et aux bâtons de dynamite pour que puisse y couler la route des hommes. Comme filent nos deux vies justement.. je me permettrais d'ajouter frappé par la précision de l‘image. Puis sans que j'eus besoin d'insister il reprit tout seul le fil de son histoire. Une belle jeune gonzesse qui va se marier;.. T'imagines ce qu'elle va prendre cette nuit là pour fêter l'évènement. Je n'ose même pas y penser.. Elle va se faire Troncher.. Et comme il faut.. De long en large.. Tu peux être sûr.. Ca y est. Je me suis dis. Il est reparti;..


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