• Un jour Bastien fit l'acquisition d'une Ferrari. Pour une bouchée de pain fit-il savoir à la ronde en payant sa tournée. C'était une décapotable jaune qui démarrait dans un bruit d'avion, et il s'empressa de proposer un tour de manège à chacun. C'était très.. comment dire, généreux de sa part. De quoi passer une bonne fin d'après midi et qui nous rappelait comme il faut de tout pour remplir un monde intéressant. J'aurais pu aussi être le premier à prétendre qu'un Potiné nous nous serions vu obligés de l'inventer si d'autres n'avaient sacrifié cinq petites minutes de leur vie pour cette tâche.(Cinq minutes me paraissent un grand maximum pour concevoir un tel être..) En attendant je n'étais jamais monté dans une Ferrari et à la fin de mon tour quoique je n'étais pas plus riche, je brillais comme une luciole. Puis rien que pour enfoncer le clou il m'avait emmené sur la route du col un peu plus haut que chez moi pendant que les autres s'étaient contentés de faire le tour du quartier. Comment nier alors que cet homme s'y entendait pour diffuser une sorte d'amour autour de sa personne. Un brouillard d'amitiés sonores et sur ce terrain il se montrait plutôt fortiche. Alors afin de m'éviter de sombrer dans le mensonge je préfère dire que je ne m'amuserais jamais à repousser une telle évidence. Plus encore s'il avait aussi pu aligner deux phrases de suite sans Pédés par ci.. et Pédés par Là...Parce Que je Déteste les Petites Haines Obsessionnelles..


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  • Quand je dis qu'il y avait de tout, comme si chacun ressentait le besoin de retrouver une communauté ne serait-ce qu'à mi-temps. Nous étions pour la plupart venus chercher le silence, et ce dernier aussi connaît ses règles excessivement humaines, ses trop-pleins et ses sécrétions peu ou prou avouables. Le sieur Bastien Potiné par exemple. Je dis son nom en entier parce qu'il semblait y tenir particulièrement vu qu'il l'affichait en grand sur son superbe camion tout terrain avec intérieur cuir. C'était le riche de la bande, parce qu'il en faut toujours un. Son entreprise sur le littoral faisait des affaires en or avec le boum de l'immobilier que connaissait la région. Mais il prétendait ne plus aimer le littoral depuis qu'une nuit il s'était réveillé avec une bande de malfrats autour du lit qui en voulaient à son coffre fort. Avec d'énormes flingues à la main à l'en croire. Cette explication avait du bon et je pouvais fort bien la comprendre. Il aménageait les placards, les cuisines, les vérandas et toutes ces choses qui coûtent la peau des fesses et que les gens achètent autant par nécessité que pour meubler les cases vides de leur existence. Bastien ressemblait exactement à ce à quoi il devait ressembler. Il portait moustache et son humour un peu épais comme lui pesait des tonnes. Forcément de temps en temps on se disait que cela ne dérangerait personne si quelqu'un pouvait avoir la bonne idée de lui en retourner une. Néanmoins pour faire bonne mesure on se sent comme toujours obligé d'ajouter qu'il n'était pas bien méchant et qu'il se montrait généreux. Il semble que c'est la règle de ne jamais oublier de préciser que les abrutis ont aussi de l'humanité en eux. J'ai lu un reportage qui tendrait à prouver que certains animaux également partagent jusqu'à quatre-vingt-seize ou dix-huit pour cent des chromosomes humains. Je ne me souviens plus exactement desquels il s'agit. Rien à voir avec le sujet me rétorquera-t-on. Mais je crois dur comme fer que la vie est un Grand Tout qui ignore les fines nuances inventées par l'homme empressé d‘oublier le paquet de viande douteuse qu‘il est toujours resté en se redressant au dessus du magma animal. Plus élégant que le sanglier certes mais tout juste au dessus du singe pour parler en termes de niveaux.. Bastien Potiné justement et comme s'il tenait à renforcer mes préjugés concernant ma propre espèce, alignait difficilement une phrase entière sans que le mot Pédé lui passe en bouche pour une quelconque raison. Je suis pas un pédé.. T'es pas un pédé Tout de Même.. Tu me prends pour un pédé.. Et les Rien que des Pédés.. Structuraient chez lui toute forme d'expression un peu comme si son cerveau se serait effondré sans cet échafaudage sémantique. A part cela il pouvait se montrer bon camarade et je l'ai déjà souligné. Mais de là à me compter parmi ses amis les plus intimes, il y aurait eu un gouffre à franchir. N'empêche que dans le bruit ambiant il faisait parfaitement l'affaire, et je n'étais pas là dedans à m'offusquer sous prétexte que mes propres tares se seraient révélées plus passionnantes que les siennes; Étant le premier à convenir qu'il se montrait souvent amusant, surtout quand il collait aux fesses de toutes les femelles qui passaient, à peu près sans exception, à sa façon personnelle et très spectaculaire. Pendant que dans ses yeux brillait la petite flamme du droit de cuissage...


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  • Je m'étais fait de nouveaux amis. Ce qui n'est jamais très compliqué quand on se met à fréquenter plus ou moins régulièrement la même taverne. Il y avait là autant d'autres comme moi qui un jour étaient venus se mettre au vert. Le pays tout entier transformé en tamis géant, laissait couler son dernier jus vers la vallée, et l'odeur prenait à la gorge à peine franchi le pas de la porte, après avoir parcouru la terrasse couverte de parasols jaunes et rouges qu'un fournisseur avait offert. Mathias par exemple, le barbu avec sa grande gueule. Dans sa vie d'avant, il avait accumulé des aventures incroyables, des montagnes de fric, et je ne vais pas faire la liste de toutes les femmes. Malgré quelques tentatives, discrètes il est vrai, je n'ai jamais réussi à savoir ce qui l'avait amené parmi nous. Depuis il faisait le taxi avec un petit bus et organisait des voyages collectifs pour les vieux qui ne conduisaient plus et qui manquaient de famille sur place. Il s'occupait aussi de transporter les enfants d'un centre d'handicapés, dans lequel travaillait Danielle justement. Pour dire un mot sur cette dernière. Elle se refusait assez curieusement à fréquenter le Bar des Champions, ainsi se nommait le lieu, et préférait s'attabler dans l'unique salon de thé de la ville qui faisait aussi pâtisserie et boulangerie. C'est là que je la croisais quand en passant devant je tapotais la vitrine et l'obligeais à lever le nez d'un éternel bouquin qui semblait collé devant ses yeux pour toujours. Elle m'accueillait avec un gentil sourire mais ne m'invitait jamais à m'asseoir. Une attitude qui gênait nos retrouvailles et au bout de quelques banalités je n'avais qu'une envie, c'était de continuer ma route et lui souhaitais de passer une bonne journée. Il y avait de la mélancolie dans son regard alors que je me détournais, et qui ne datait pas de notre union ratée, ce dont j'étais certain. Chacune de nos rencontres me laissait dans cet état indéfinissable. Aux Champions, on trouvait toute sorte de gens, sans qu'il y ait la grande foule d'ailleurs. Mais cela suffisait pour constituer un zoo humain assez intéressant ma foi. Le gros Louis, qui faisait office de facteur pour une moitié de la ville, et avec lequel nous pouvions être certain de ne pas rester dans l'ignorance pour ce qui était des petits problèmes des uns et des autres. Il avait une prédilection pour les cocus et les types dans la merde ou sur le point de faire faillite. Lui il ne risquait rien avec sa femme qui pesait dans les cent kilos et son emploi de fonctionnaire. Il n'avait pas que des mauvais côtés, c'était aussi le type d'homme à faire des heures de route pour dépanner un ami, mais personnellement il me fatiguait. Côté femmes c'était pas trop fourni, sinon Chantal qui me paraissait une affaire à creuser, le genre belle femelle sur la pente glissante. J'avais remarqué ses cernes, quoiqu'elle conservait de beaux restes, ses seins notamment, et une jolie taille. Elle avait tendance à lever le coude assez facilement, et à mon avis ce n'était qu'un début, d'autant qu'avec une gueule encore intéressante comme était la sienne, les hommes ont la gâchette facile quand il s'agit de remettre la tournée. Encore une qui payerait le prix fort de n'avoir connu que l'ennui dans la vie et la trouille devant l'inconnu. Mona valait le coup qu'on s'intéresse à son cas aussi. Mais là j'avais un problème en ce qui me concerne, c'était son âge. Elle sortait à peine de l'adolescence, et se collait aux corps des uns et des autres quand elle s'approchait du comptoir que forcément chacun se demandait si l'affaire était du lard ou du cochon. J'avais compris que tout le monde était troublé. Un jour je sentis de très près ses fesses contre ma queue, et je ne pus empêcher la solide érection qui en résulta. Eh ben... Elle fit en se retournant comme si je l'avais fait exprès. La question était de savoir qui prendrait le risque d'être la première victime officielle, et je ne doutais pas une seconde que cela arriverait avant peu. Il y avait un type qui m'intriguait plus que les autres. Il se faisait appeler Sam. Un nom qui me rappelait quelqu'un d‘autre. Il était plus silencieux que la moyenne des habitués, et pouvait passer des heures assis face à une bière chaude sans dire un mot. Puis d'un coup il se levait et on aurait pu croire qu'il y avait le feu à la maison. J'avais remarqué qu'il ne travaillait pas alors qu'il ne manquait jamais d'argent, bien mis, bien nourri, et pas radin du tout quand en fin de semaine le bar se transformait en restaurant avec un vrai grill à l'extérieur. Forcément ce type d'homme impénétrable aiguise l'imagination. Il possédait ou louait une villa à la sortie de la ville avec une piscine chauffée pour l'hiver, peut-être la seule de la vallée. Il y avait une véranda aussi qui prenait tout un côté de la maison, et de beaux arbres qui la caressaient jusqu'au toit. Je l'avais aperçu un jour qui marchait autour de chez lui à pas lents, il croquait dans une pomme gardant les yeux rivés au sol, et cette image sans que je puisse me l'expliquer, m'avait frappé. Il vivait seul dans cette belle maison et n'avait jamais invité chez lui qui que ce soit à ma connaissance...


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  • Bien sûr j'avais le plus naturellement du monde repris le volant, et sans lui demander son avis. Que me vaudrait aussi l'avis d'un Homme en voie d'extinction.. Soyons Honnête là dessus.. J'étais calme et roulais avec une sagesse appliquée. Le soleil rasait la plaine et les reliefs verticaux qui commençaient à se dessiner au loin Là Où Nous Allions.. Un beau soleil comme je les aime, rouge et grandiose, qui rend l'air ambiant tout brillant et poudreux. Brûlant d'Espérance. Foutu de rendre la mort elle même sauvage et mystérieuse, ce qui vaut toujours mieux que la merde pathétique que nous finirons tous par avaler quand ça arrivera. Seulement je sais par expérience et pour en avoir bouffé pratiquement tous les jours de ma vie de cette fameuse merde dont tout le monde parle sans savoir quelle goût elle a en réalité... oui je sais qu'il n'y aura qu'une seule issue et ce sera la même que celle de Raymond et moins héroïque si cela se trouve. Cette réflexion d'une implacable logique consumée, j'éprouvais le bonheur de me laisser aller parce que je n'avais aucun crime sur la conscience à expier à cette heure pas plus que d'arriérés à mes trousses. J'étais pauvre et neuf et de plus re-fringué comme un milord. Comme à l'aube d'une nouvelle vie, et si ça c'est pas le bonheur.. Je pensais en fendant l'air tiède avec l‘esprit légèrement plus vide que d'habitude. Sans pouvoir juger de ce que je devais philosophiquement à Raymond pour cette nouvelle liberté... Vitre baissée je humais des senteurs inaccoutumées, des traces de pollen, le mimosa le long de la route, les cerisiers trop en avance dans leur floraison et d'autres espèces qui déjà fanaient. Des bruits insolites aussi, des sortes de craquement dans les arbres qui balançaient des hanches, et des tirs de fusées dans le ciel qui n'étaient rien que les cris de centaines d'oiseaux faisant la course. Un peu plus tard je me mis à culpabiliser de ne pas me sentir plus affecté que ça par le sort de Raymond. Comme si de me brûler au fer rouge aurait changé quoi que ce soit à son problème. J'en savais un peu plus aussi. A la fin du repas à la brasserie, il avait lâché tout le paquet, tout craché enfin et vidé son sac, alors qu'il s'appliquait à régler son compte à une seconde bouteille de Riesling. Tout seul je dois dire. Je te demande seulement de pas faire de commentaires. Accorde moi ce plaisir. J'y tiens beaucoup. Avait-il précisé en jouant du tambour sur la table de ses ongles gris. J'ai tanné mon toubib, parce que je ne voulais pas finir dans l'ignorance. J'ai toujours vécu debout et je ne veux pas que ça se termine autrement. D'abord le toubib à commencé à me faire le coup classique. Vous vous rappelez il me disait, je vous l'avais dit qu'il fallait se modérer et vous assagir et patin-couffin. Je l'ai arrêté et je l'ai fixé droit dans les yeux. Tout ça c'est du passé docteur, et ça ne m'intéresse pas, vous me donnez combien de temps, j'ai quelques affaires à mettre en ordre, alors soyez direct et clair. Je prendrais tout autre réponse comme un manque de courage de votre part. Pour ne pas dire une insulte à mon égard. Ma voix â dû lui paraître convaincante, il s'est enfoncé dans son fauteuil et la sentence est tombé. D'un coup ... Directe et sans bavure. Normal puisque j'avais insisté. J'allais pas me plaindre; Puis au bout d'un moment quand il m'a vu reprendre des couleurs, il a bien voulu me donner quelques précisions..;. En gros je pourrais si ça me chante faire durer le plaisir, à condition de me tenir à carreaux bien entendu, ce qui veut dire plus une goutte d'alcool, pas une cigarette, et légumes bouillis à volonté. Tu vois un peu le tableau. Mais il ne pourrait s'agir que d'une affaire de cinq ou six mois de répit au grand maximum, et encore. Avec de la Chance... Voilà donc la fourchette avec un changement de régime radical et le traitement de bourrin qu‘il m‘a refilé de toute façon cet enfoiré. J'ai bien réfléchi et je me suis dit que ça vaut pas le coup. Maintenant basta. Le sujet est clos et on ne reviendra plus dessus. Qu'est ce que tu dirais d'un petit dessert pour terminer ce festin... J'aurais voulu lui faire savoir comme je le reconnaissais dans cette histoire et que d'une certaine manière j'étais fier de lui. Pourtant je n'ai rien dit. Suis-je si peu généreux.. Peut-être bien.. Je me suis tu en fixant une petite blondinette à la table dans son dos et qu‘il ne pouvait deviner. Je regrettais à peine de n'avoir médité assez longuement dans mes tristes nuits glaciales. De ne m'être donné suffisamment de mal. De n'avoir atteint le niveau de conscience suffisant pour envisager de le guérir Dans La Réalité...


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    Le soleil radieux nous amena à faire l'emplette d'une paire de lunettes fumées chacun. Puis il fut question de se mettre à table. Nous prîmes place à la terrasse d'une brasserie qui s'appelait Chez Napoléon, allez savoir pourquoi. D'autant que la spécialité de la maison était manifestement les poissons, fruits de mer, algues précieuses;. etc. Avec un étal de glace posé dans une petite barque peinte en bleu à l'entrée de la salle. Tu aimes les fruits de mer, me demanda Raymond. Je commençai à minauder en pressentant ce qui allait suivre d‘autant qu‘il arborait à mon égard un air un peu trop affectueux que je qualifierais même de Concupiscent.. Voulait-il légèrement profiter de mon nouveau et microscopique petit bonheur tout neuf.. Monsieur aime les fruits de mer déclama Raymond à l'adresse du serveur en lui rendant la carte qu'il n'avait pas pris la peine d'ouvrir. Alors plateau géant, avec langoustes, huîtres bien sûr, bigorneaux, escargots, etc. etc. mais alors quelque chose, de.. de bien, du solide quoi. Il avait joint ses mains et joué des épaules pour balayer toute forme de doute sur ses intentions. Clairement il voulait que ça se termine dans le grandiose et l'insouciance des choses terrestres. Quitte à en rajouter et c'est exactement ce qui le rendait plus intéressant que la moyenne des pauvres types qui parviennent seulement à écœurer leur prochain qui lui n'y est pour rien le pauvre dans leur débâcle. Malheureusement... je suis tenté de préciser, sachant pertinemment qu'il n'y a rien de plus misérable à vivre qu'une grande injustice sans le moindre Ennemi Réel à dégommer ne serait-ce que dans le silence de sa propre tête. Qu'aurais-je pu faire moi même à sa place;.. Me ridiculiser une fois de plus. Il y a de fortes chances, je sais. On s'envoya une bouteille de Riesling bien glacé, avec café, une petite pâtisserie à la cerise pour finir, et bien sûr le pousse de rigueur. Comme nous nous sentions un peu trop fatigués et mûrs pour reprendre la route, nous déambulâmes un moment en ville dans l'après-midi, et c'est en longeant la vitrine d'un coiffeur que j'eus envie d'une bonne coupe. Peut-être que ça me ferait du bien aussi. Fit Raymond en se passant une main dans la maigre broussaille qui lui restait sur le sommet du crâne. Je n'étais pas tellement plus frais de mon côté, mais enfin, les cheveux qui me restaient tenaient encore en place et faisaient leur effet à condition d'être coupés convenablement. Le hasard nous amenait tout droit sur un grand salon avec personnel pléthorique et tous les trucs à la mode, café et rafraîchissements accompagnés de sucreries et musique douce dans les oreilles. On se retrouva côte à côte à moitié allongé avec des blouses bleu ciel fermées sur le cou et deux belles et jeunes gonzesses pour nous palper le crâne. Nous échangeâmes des coups d'œil sans équivoque lui et moi. N'empêche qu'au dessus de Raymond une gamine se pinçait le nez pour survivre. Pour ma part je bandais comme un âne sous ma blouse, et allez savoir pourquoi la mignonne petite poupée qui me faisait le champoin prit une voix suave pour me parler. C'est pas Trop Brûlant.. Légèrement. Oui.. Je Crois;. Et maintenant ça va mieux.. Je vous Brûle pas Trop.. Allez Détendez-vous.. On Sent que Vous êtes Nerveux.. Hi.. Hi.. Hi.. Me caressant ensuite la nuque avec des manières qui laissaient présager un avenir radieux, empli de promesses et plein d'émotions. Je fermais les yeux pour apprécier au mieux mon bonheur. Un vrai conte de fée avec ma braguette qui était sur le point d'éclater. Il ne se passa rien de plus. J'avais pas loin de cinquante ans. Il faut au moins cet âge là pour s'imaginer des trucs pareils. Au retour Raymond ne put que dormir tout le long. Évidemment vaincu par l'aventure agitée et inhabituelle qui touchait à sa fin, et il était temps de rentrer au bercail. Seulement auparavant et sans prévenir il s'était mis à Osciller et Onduler sur un bout de Trottoir comme un vieil Arbre qui tomberait d'une minute à l'Autre. J'Eus à Peine le Temps de Réagir qu'il s'Effondra Dans Mes Bras et Tourna de l'œil.. Heureusement le break se trouvait à quelque pas et je l'y installais avec l'étrange sentiment de porter une ombre en putréfaction. Je découvris en le tenant ainsi contre ma poitrine que son corps s'évaporait pendant qu'il commençait à sentir mauvais. Mais n‘était-ce plutôt la triste odeur de la mort qui déjà s‘annonçait juste pour en rajouter un petit chouïa dans nos souffrances Parce Que Ca l'Amuse;. Il ne pesait plus lourd le bougre, et je me dis que les trous et les fuites dans sa charogne dont il m'avait parlé n'avaient rien d'exagérés. La vie le fuyait en même temps que je retrouvais quelques forces comme si les deux phénomènes étaient liés. J'imagine que les savants découvriront un jour l'élément mystérieux qui réunit tous les hasards qui nous déboussolent. Dommage alors d'en être encore à crever dans tout ce carnage par pure et simple ignorance. Néanmoins après réflexion je conclus que son corps ne s'évaporait pas contrairement à ce que j'avais pensé dans un premier temps. Il se distillait...


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