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    Il faudrait peut-être penser à travailler. Lâche Maggy sans cesser son activité sur ma peau salée et je me demande quel plaisir elle peut trouver à ce petit jeu. Quand pour ma part tout juste cela me chatouille. Tu l'as dit.. Je fais. Très peu décidé à m'y mettre. Voir le monde tourner en me balançant sur ma chaise me suffit amplement dans la mesure où la machine tourne toute seule. Que des damnés y soient enchaînés m'importe peu à cette heure-ci. Sans fournir plus d'efforts je voudrais seulement être le propriétaire sacré de ce paradis. Un espèce de Dieu vivant dans son jardin. Avec la poussière blanche ramassée sur le sol je modèlerais une créature. Seulement la connerie de l'autre, le premier comme on dit, ne se renouvellera pas deux fois. Ma Poupée Vivante.. S'appellera Juliette du premier coup. Il n'y en aura jamais une seconde qui viendrait tout gâcher. Puis l'éternité ne sera pas assez longue pour tout ce que nous aurons à y faire. Dans la réalité ici bas ils n'auront que ma peau et les os qu'elle recouvre, mes entrailles si ça intéresse quelqu'un. Mon esprit libre ira où il voudra, et je doute qu'il s'encombre de choses vulgaires trop longtemps. Bon.. Je crois que c'est râpé pour la journée.. Me fait Maggy qui se lève et s'en va ramasser son cartable et une chaise. S'installant près de moi elle sort un paquet de cigarettes. Je croyais que tu fumais plus. Je remarque. Ouaih, c‘est ce que je dis toujours.. C'est à moitié vrai.. Même si en principe j'ai arrêté.. Mais une légère de temps en temps.. Faut pas non plus exagérer.. Elle allume la clope et un goût de menthe piquante vient me chatouiller le nez.. Je tousse en balayant l'air de ma main.. Mince alors.. Je m'écrie. Je croyais que ça existait plus ce genre de cochonnerie. Elle éclate de rire en me voyant m'agiter. Je les achète en face.. Elle me précise en montrant les montagnes qui cachent la frontière. Ca ne m'étonne pas.. Il n'y a qu'eux pour fabriquer des trucs pareils.. Je râle encore. Mon pauvre chou.. Cela l'amène à dire. Avant de venir appuyer sa tête sur mon épaule. Laisse moi tirer dessus;. Pour voir.. Elle porte elle même la cigarette à mes lèvres. Je manque de m'étouffer mais j'y reviens à deux reprises. Nous continuons ainsi à échanger des petits mots sans importance. Le temps s'étire dans la quiétude du jardin que même son téléphone ne parvient pas à interrompre. Quand après deux sonneries elle le met en rade une bonne fois pour toute. Au fait;. Elle s'enquière au moment d'en rallumer une. Tire une bouffée et revient s'appuyer sur mon épaule qu'elle entoure d'un bras. Décidément je pense. Elle doit être un brin mordue pour se comporter de cette manière. Comment ça se passe avec la clique du Bar des champions.. J'ai cru comprendre que tu les fréquentais pas mal. Poursuit-elle. Me surprenant dans mes rêveries j'ai un peu de mal à comprendre le sens de sa question. Oui.. Tous les gens que tu vois.. Qu'est-ce que t'en penses.. Ça se passe bien avec eux.. Quel est le problème.. Je fais innocemment. Elle semble se chercher, ce que je lis sur ses lèvres, et j'ai le sentiment qu'elle hésite. En a-t-elle trop dit ou pas assez. De toute façon pour moi c'est trop. Dès que je sens la moindre anomalie qui pourrait m'intéresser, renverser le cours saumâtre de l'ennui sur terre, j'ai tendance à insister. Alors vas-y.. va jusqu'au bout maintenant que tu as commencé.. Mais elle se contente de me faire fumer. Non;. Laisse. J'ai plus envie.. Puis je me ravise soudain. Si.. Justement. J'en ai envie.. Pourquoi je dis ça;. Je suis idiot ou quoi;. Je tire une longue taf en me disant que c'est pas le moment de la brusquer. Il faut qu'elle nous sente sur la même longueur d'onde et elle va me dire ce qui la tracasse. Toute seule, par un simple effet de symbiose. Ce que de nombreux ignorants confondent avec l'amour très souvent. Il y a un type qui s'appelle Sam.. Je crois.. C'est pas son nom exact.. Qui est Samuel Hérald.. Si je ne me trompe pas.. Et alors.. Je fais au bout de quelques instants de silence. Elle soupire profondément.; je devrais peut-être pas te le dire.. Mais fais attention à lui. J'ai appris par le maire qui est un copain. Qu'il est sous observation.. Il est sorti de prison juste avant de venir s'installer dans le coin. De prison ou d'hôpital psychiatrique. Je n'ai pas tout bien compris... Mince.. Ca me la coupe.. Je siffle en me tournant vers elle. Oui.. Je le connais bien.. C'est un ami.. En vérité pas plus que ça. Mais on boit un verre ensemble régulièrement. On discute.. C'est pas un mauvais gars.. Enfin.. De mon point de vue.. Et qu'est-ce qu'il a fait au juste?.. Je peux te le dire. Mais il faut que ça reste entre nous.. Ca me convient.. Je lui jure. Il a tué son père et sa mère quand il était encore mineur.. Ça remonte à une douzaine d'années.. Et d'après ce que je sais.. Les gendarmes qui ont avisé le maire pensent qu'il est toujours dangereux.. A l'hôpital il a de nouveau planté un type qui soi-disant l'enquiquinait.. Pour eux c'est un psychopathe et ça pourrait très bien le reprendre un jour ou l'autre.. Je suis réellement sidéré par la nouvelle. Presque émoustillé de découvrir que là ou je ne voyais que plate conformité se cache un monstre. Cette journée se sera montrée surprenante sur bien des points. Je me dis. Soudain je réalise que le mobile de cette histoire de crimes ne doit pas manquer d'intérêt lui aussi. Mais au fait.. T'as une idée des raisons qui l'ont Poussé.. À tuer ses parents. Maggy réfléchit sérieusement avant de reprendre. Je ne connais pas tout.. Si ce n'est qu'il est homosexuel et que tout le problème serait venu de là.. Il a suffi qu'il ait eu des parents un peu trop rigides.. Ca doit arriver comme situation.. Des bourgeois un peu cons sur les bords.. Et en plus plein de fric.. C'est ce qu'on m'a dit.. Qu'ils ne supportaient pas son homosexualité.. Son père surtout.. Puis il y a eu aussi une histoire d'héritage. Le jeune avait personnellement hérité de son grand-père mais son père gérait les affaires. Il voulait les récupérer d'après ce qu'en sait le maire.. Je ne m'attendais pas à une histoire pareille.. Je reconnais de mon côté. Fais quand même attention à toi.. Elle continue. Parce qu'on ne sait jamais;. J'ai hésité à t'en parler. Mais je m'inquiète.. Sur quoi je ricane. Il y a longtemps que personne ne s'était inquiété pour moi.. Je te remercie.. Vilain que tu es.. Elle ajoute encore pendant que sa main s'égare entre mes cuisses. Je l'entend glousser d'abord. Puis sa respiration devient plus profonde tandis que sa main parvient à ce qui me semble être la destination recherchée. La suite autant l'avouer se révéla purement mécanique...

     

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    Enfin.. une vue pareille ça vaut vraiment le détour. Je me dis à haute voix et de façon à être entendu par Maggy qui revient dans mon dos. Tiens mon chou.. Elle me fait en tendant une bière. Je m'en empare et mes doigts se glacent. T'as été la chercher au fond de la mer.. Je m‘exclame. Le frigo en est plein.. Ils doivent pas s'ennuyer ces chasseurs.. Elle glousse d'une curieuse façon me laissant deviner une autre idée derrière les mots; Tu les connais bien.. Je demande un peu sans raison. Parce que surtout comme je viens de le souligner. J'éprouve un impérieux besoin de meubler ce silence trop lourd à porter même seulement à deux déjà. Ce qui pour moi est une tragédie. Le silence étant ce manteau divin de mon destin qui Seul.. me protège depuis des années de l'honteuse condition humaine. Mais je sais comme il devient un champ de mines aussitôt deux pelés à se retrouver en tête à tête. Les vrais silencieux deviennent le plus souvent des pipelettes en société. De grands bavards disgracieux. Ils disent n'importe quoi, tout ce qui leur passe par la tête ressort aussitôt par la bouche. Ils ne savent rien garder. Ils n'ont pas l'habitude. Le silence les grandit démesurément, alors ils ne savent plus se débrouiller à ras de terre. Je laisse mon regard vagabonder sur le vide immense de la vallée. C'est vraiment le paradis ici.. Je me demande si je vais pas finir par ramener mes valises et m'y installer en douce. Après tout comme tu m'as dis. A part les chasseurs et quelques autres de temps en temps je serais tranquille. T'auras qu'à me prévenir de leur passage et je me planquerais au fond la buanderie.. Tu pourras même m'y rejoindre si ça te prend.. Maggy debout dans mon dos m'attrape par les épaules. T'es un sacré numéro.;. Elle me fait. Je te signale quand même que parmi ces fameux chasseurs il y a quelqu'un que tu connais maintenant.. Même que tu l'as rencontré il n'y a pas longtemps.. Ah bon;. Je siffle en me basculant sur la chaise les pieds sur le muret qui surplombe le vide au bout du jardin côté sud-est. Et de qui tu veux me parler en prenant un ton si intriguant.. Ce qui l'amène à ricaner une fois de plus. Mais de mon mari mon cher gredin.. Elle siffle en m'enlaçant et me cajolant comme une chatte. Je sens son souffle de très près. Il a perdu de son mystère. Le charme, que cela me convienne ou non est rompu. Il faudra un certain temps je sais pour reconstituer les réserves érotiques indispensables. Cela reviendra et c'est juste une question de temps. Je suis un peu coincé dans cette histoire et puis Maggy est plutôt un bon coup. Un peu longue à chauffer mais une vraie garce dans le feu de l'action. Réactive comme il faut ce qui en fait le contraire d'une empotée. Alors pour vidanger la bête elle fera encore parfaitement l'affaire. Je m'arrangerais pour que ça se passe différemment à l'avenir. Compliqué certes. Je pense dans la foulée. M'amusant à nouveau de la situation. Soudain l'envie de revenir sur le sujet du mari me reprend. Le petit coup de blues que je traversais s'évaporant de lui-même. Alors comme ça ton mari t'a raconté;. Je reprend. Oui mon vilain garçon.. Elle me susurre accrochée à mon cou et dans mon dos. Puis elle s'envoie une gorgée de bière dont l'odeur me semble bien plus forte que celle que je viens d'avaler. T'aimerais bien savoir ce qu'il m'a raconté sur toi.. C'est pas vrai mon vieux gredin.. Je suis sûre que tu voudrais savoir.. Vous êtes tous pareils les hommes;. Pas seulement vous devez en avoir une entre les jambes;. Mais il faut toujours vous rassurer.. Personne a le droit d'en dire du mal;. Même pas les maris des femmes respectables que vous prenez tant de plaisir à corrompre.. Ohh tu es un monstre. Et qu'est-ce que nous venons de faire.. Tu te rends pas compte.. Si au moins tu avais honte;. Comme elle se met à mordiller ma peau à la base du cou je cherche à savoir si ça ne serait pas trop salé. J'ai transpiré avec toutes ces émotions;. Tu comprends.. Mmmh.. Elle se contente d'exprimer. Je ne sais toujours pas ce qu'a dit ton mari. J'insiste avec même la trique qui revient. Mmmh.. Il t'a trouvé sympa.. Et un peu timide;. réservé plutôt.. Voilà, j'espère que ça te convient.. T'aurais voulu que je dise autre chose, n‘hésite pas;.. Non ça me va.. Je conclus en savourant un ensemble d'éléments disparates s'additionnant harmonieusement dans la fraîcheur du jardin à demi sauvage surplombant la vallée. Au loin à près d'un kilomètre les Thermes dans lesquels curieusement je n'ai pas encore mis les pieds. Des montagnes vertes et le ciel bleu. Des sons indistincts. Sûrement de quelconques moteurs vibrant jusqu'ici. Des rapaces planants sur les courants d'air ascendants. Des collines de pierre de ce côté et nous sommes au deux tiers de l'une d'entre elle parfaitement exposée au sud. Une sorte d'idéal.....

     


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    Enfin quoi qu'il en soit je suis là où on ne peut être mieux. J'ai beau prétendre que je viens de passer quelques minutes lamentables, c'était pas le bagne. Néanmoins la fin de notre affaire fut pour moi déplaisante. Si je pouvais oser une image ce serait comme d'avoir économisé pieusement des mois entiers pour m'offrir une sortie chez Bocuse et en ressortir avec une indigestion. Il sera toujours très compliqué de faire comprendre aux femmes notre mécanique spéciale. Le coup de hache au moral signant un avant et un après toujours et définitivement impossibles à recoller. Le mal qu'il faut souvent se donner pour surmonter la petite dépression qui suit l'enfilage. Quoiqu'en général la petite minute post-traumatique se gère encore assez facilement. Je sais qu'elle peut aussi déclencher quelques effets secondaires et parfois même la tempête si elle vient à traverser une zone incertaine ce qui malheureusement n'est pas si rare pour les fragiles créatures émotionnellement fatiguées s'éreintants de par le monde moderne. Maggy après tout je l'aime bien. Ne serait-ce déjà que parce qu'elle représente une somme d'efforts assez conséquent en ce qui me concerne. Pour en arriver à cette partie de jambes en l'air j'ai du batailler. C'était pas gagné si je cherche à me souvenir de ce que fut notre première rencontre. Seulement ainsi complètement à jeun, et de la subir aussitôt après comme une chatte toute collante dans son affection, m'a rendu nerveux. Je ne la voyais pas si débordante. Elle c'est une femme et moi je suis un homme. Nos métabolismes obéissent à des règles inconciliables. Bien sûr l'histoire aurait gagné dans la nuit et avec un bon coup dans l'aile. Forcément. Ne soyons pas naïf. Déjà que le degré de conversation décente requis dans un délire nocturne égale le plus souvent zéro. Des Maggy je suis prêt à en satisfaire quelques dizaines s'il le faut. Cela n'a rien d'effrayant. Mais à condition de ne pas tomber sur quelque moment éclairé d'une lucidité vengeresse. Une suite d'images qui s'est mise à défiler depuis l'entrée dans la maison est venue tout gâcher. Je me suis senti tomber en grâce dès le chemin bordé de chênes lièges. J'ai beau être un pauvre type fauché, et pas réellement porté sur les choses luxueuses, j'ai eu le sentiment que je pourrais très bien être le propriétaire de ce bout de paradis. Moi qui me croyait si fièrement modeste. J'ai ressenti les aiguilles tragiques de la jalousie sachant que pour un Potiné par exemple, si ça le prenait en moins de deux ce rêve se transformerait en réalité. Il faut que je dise tout maintenant que je m'y suis mis. Que j'aille jusqu'au bout. Dans mes images Juliette aussi y était. Comme d'ailleurs elle ne me lâche plus depuis des jours. J'ai beau faire et me résonner pour me prouver à quel point c'est illogique. Puisque je ne comprend pas les vrais ressorts de ce tourment. Rien ne marche. Son regard ne me quitte plus. Je ne me souviens pas d'avoir jamais connu cela auparavant. C'est une expérience si nouvelle que je ne sais pas du tout comment il faudrait réagir. Elle me trouble et j'ai beau tenter tous les artifices que je peux connaître, et j‘en ai appris des trucs au fil des années, j'y retourne inlassablement. La réalité me paraît trop vieille à chaque fois que son visage revient me hanter. Je parle de tout ça ainsi méchamment pour me venger mais je n'en pense rien. Elle ne me hante pas. Elle me sublime, me transporte dans l'immortalité. Je ne suis plus ce tas de merde pourrissant quand je me laisse aller et le fantasme me mange. Je préfère pourtant ne pas m'attarder dans mes sentiments. L'aveu de tous ces détails me gêne profondément. Cela n'aurait rien d'immoral au fond, si je n'étais pas si misérable. Alors malgré moi sa présence qui devient une obsession finit par vicier chacun de mes gestes. S'insinue dans des histoires qui ne devraient pas la concerner. Gâche ce qui ne devrait être que plaisir. Joie et délivrance. Maggy est loin d'être un boudin. J'imagine que peu d'hommes ressentiraient de pareils états d'âmes à ma place cet après-midi. Moi même j'étais prêt à me damner il n'y a pas longtemps pour seulement la moitié de cette aventure...

     

     


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    Ainsi nous entreprenons notre remontée dans le temps. Avec Maggy qui me colle de partout et quelque chose cloche sans que je puisse clairement exprimer ce que cela peut être. Le premier étage se révèle plus troublant encore. Comment se fait-il que c'est aussi propre.. J'ai le sentiment que la maison est habitée. Même l'électricité fonctionne.. C'est drôle non;. Je m'enquis alors qu'elle plane aux cieux de la grande planète érotique dans laquelle je suis censé l'accompagner. Ah bien sûr. Comme on en dispose et on a les clefs.. Le bâtiment avec tout l'équipement de l'hôtel sert pour les repas de chasseurs ou des fêtes privées.. Tiens viens voir un peu ces chambres.. Effectivement elle me paraît sympa cette première chambre avec son plumard encore recouvert de son couvre lit bleu. Sans un mot superflu je la dirige aussitôt vers ce lit. Viens un peu par ici, toi;. Je lui fais.. Putain mon salaud.. Depuis le temps que j'en avais envie.. Elle souffle et s'allonge. A peine je lui retire le slip et me déboutonne. Je découvre à cette occasion qu'elle est capable de s'exprimer comme une damnée. J'ai beau faire je commence à craindre une espèce de pire. Qui serait que je n'arriverais pas à la satisfaire. Cela m'inquiète. Elle halète et se cabre dès le premier coup de reins. Puis me plante les doigts dans la peau et grogne sans retenue. Pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque de la mettre sur les genoux. J'en pouvais plus d'attendre. Elle s'écrie à moitié inconsciente. Mais moi je suis parfaitement clair. J'ai beau m'activer sur elle avec une drôle de peur au ventre. Et oui j'ai une frousse bleue de ne pas me montrer à la hauteur après tout ce que je lui ai promis, ou plutôt laissé entendre. Seulement mon esprit qui reste légèrement en rade lui ne se fait aucune illusion. Cette chienne ce n'est pas avec moi qu'elle en a. Maintenant qu'elle s'y est mise même un singe ferait l'affaire. C'est avec elle même et la Terre entière qu'elle veut en découdre. Je lui mettrais une grosse carotte à la place de mon gourdin qu'elle n'y verrait que du feu. De mon charme elle se fout et m‘en concède-t-elle au moins. Elle a simplement pas tiré un vrai coup depuis dix ou quinze ans. Depuis exactement autant d'années que son mari la dégoutte. Qu'elle vit enfermée entre les quatre murs de sa vie respectable et hallucinante. Pourtant de nos jours tout devient permis. Même d'échanger sa femme ou son mari avec un voisin. Il faut pas tomber dans la flemme c'est tout. Parce qu'au bout d'un certain temps celle là devient la vraie nature. On se réveille fainéant. Sachant que personne n'est dupe. Néanmoins on s'habitue à attendre la mort. Certains croient même conjurer le sort en s'entraînant à mourir longtemps à l'avance. Tourne toi. Je lui fais à Maggy. Sur quoi elle me sourit vicieusement. Avant de se mettre à quatre pattes dans la couleur bleue de la pièce. De la poussière en suspension flotte comme un nuage de mousse. Une pénombre je croyais qui ne pouvait exister que dans les rêves de la nuit; On dirait un décor artificiel. Me reculant du lit pour me mettre à l'aise j'ai nettement l'impression que ça ressemble à un film de cul. Tout y est. Le décor. L'ambiance.. L'héroïne en chaleur.. Et bien sûr le frisson indéfinissable qui est du à quelque chose de profondément secret perdu en nous. Sur quoi je m'en retourne sur elle et la plante sans égards. Devinant que c'est juste ce qu'il lui faut pour la laver d'autant d'années irrécupérables. Sa jupe à volants m'assure un effet du tonnerre. Me donne le sentiment que je suis en train de la sauter alors que je la connais pas depuis une heure. Je ne lui aurais même laissé le temps de se déshabiller. Ou alors cela ne fut pas possible avec ses collègues dans le secteur. Je lui fais sa fête planqué derrière une porte de bureau. Peut-être bien dans un placard. Putain.. Vas y.. Elle crie en s'enfonçant la tête dans le matelas. T'aimes ça grosse salope.. Je lui fais méchamment.. Ouaih.. Ouaih.. Elle tente de répondre entre deux halètements. Enfin je lui mets les seins à l'air en la redressant. Elle voudrait se marrer pour me faire croire que nous sommes victimes d'hallucinations. Mais je ne suis pas d'accord. Je m'entraîne depuis assez longtemps pour savoir parfaitement quand c'est la réalité et quand je regarde un vieux film. Donc je ne veux lui laisser aucun doute et la repousse vers le mur maintenant qu'elle est debout. Je la reprends de face pour l'obliger d'une certaine manière à réfléchir à sa condition. Je ne saurais dire comment je m'y prends exactement, mais en la fixant au fond des yeux je lui rappelle comme une mère de famille dans sa situation devient vite déplorable. Je sens qu'elle meurt de honte au milieu de sa rage. Je me dis qu'elle va d'ici peu me supplier. Que je me montre gentil et lui rende un peu de dignité. Que je fasse semblant au moins; Puis toutes ses grimaces sont-elles vraiment nécessaires. J'ai toujours eu une sainte horreur de ces facéties. Parfaitement inutiles qu'elles sont. Je me demande d'ailleurs si elle ne va pas se foutre à chialer maintenant. Je lui mets carrément un doigt dans le cul et elle essaie aussitôt de m'embrasser jusqu'au sang. Alors je m'enfonce aussi loin que je peux et tout s'arrête d'un coup. Ca m'a échappé. Je n'ai je crois pas eu le temps de voir venir. Je me retrouve soudain comme un con. Pareil à un vieux bœuf contre elle sur le mur. Le monde vient de s'écrouler, une fois de plus....

     

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    Ici c'était l'ancien hôtel des Thermes.. Il n'y a pas longtemps le panneau se trouvait toujours au bout de l'allée. Mais il a fallu l'enlever à cause des touristes qui croyaient que c'était encore ouvert.. Et qu'est-ce qui s'est passé. Je lui demande pendant qu'elle fait grincer la porte d'entrée qui je le devine donne sur l'accueil. Eh bien.. C'est une drôle d'histoire. Les murs appartiennent encore à une famille de la région qui a presque entièrement émigré en Australie.. Mais l'exploitation a toujours été assurée par les Thermes eux-mêmes. Tu aurais du voir ça il y a dix ans à peine.. Avec la navette qui faisait des aller-retours jusqu'au littoral;. Ah, c'était une autre époque tu peux me croire. Dans le hall j'ai soudain une impression que le personnel s'est planqué dans un coin et attend de nous faire une surprise. Et alors.. Je lui fais pour l'inciter à continuer dans la mesure où elle se met à arborer un sourire en coin qui m'en dit long sur ce qui se passe dans sa tête. Seulement cette histoire m'intéresse pour d'obscures raisons. Et c'en est où maintenant?.. Elle s'oblige à retrouver un minimum de calme. Ils sont cinq frères et sœurs dans l'histoire.. C'est une vieille affaire qui date des temps anciens et qui n'a jamais été réglée;. Je me rappelle d'avoir toujours entendu parler d'eux.. Quatre en Australie et un ici qui a quatre vingt dix sept ans.. Et celui là ne veut rien entendre depuis des années.. Il a beau être le plus vieux, il a décidé que ce bâtiment devait revenir aux gens d'ici et sûrement pas à un étranger pour son seul plaisir.. Alors il a menacé de coincer tout l'héritage à sa mort si ça ne se passait pas comme il voulait.. Et du coup bien sûr tout le monde par ici a été d'accord avec lui;. Même s'il y a pas mal de frais pour remettre le bâtiment aux normes d'aujourd'hui.. Je tourne la tête un peu partout dans ce décor qui est pour mon esprit une sorte d'enchantement. Comme une illusion. Celle de me réveiller quelque part dans un autre siècle. A la grande époque des vrais aventuriers. Des bateaux plein de couleurs dans les ports qu'ils quittaient dans des mugissements de sirène terribles. Loin de ce monde où depuis le début je me sens de trop et de travers. Nous avançons vers le grand salon et la salle à manger. Délicieusement surannée elle montre au plafond des moulures et des frises, et aux murs un décor d'appliques et de tissus pareillement biscornus qui semblent avoir été inventés par des humains moins tristes que ceux que je connais. Mais le plus étrange est la présence du mobilier abandonné pratiquement d'une minute à l'autre. L'endroit ne paraît ni mort ni vivant. Simplement hors du temps. Un monde que je connais mieux que n'importe qui. Une partie spéciale de l'univers où vivent et meurent les demi fous. Des types qui sont les seuls vrais apatrides. Des types qui me ressemblent en tous points parce qu'il faut bien que moi aussi je vienne de quelque part. A moins que je ne sois pas né là où il fallait et au bon moment. Comment sinon expliquer ce malaise constant et quasiment éternel qui m'étreint et me paralyse, pèse de tout son poids dans mes moindres pensées. Si je comprend bien.. La ville va hériter de ces Lieux pour presque rien.. Et qu'est-ce que ça va devenir.. Je la questionne à nouveau. Maggy se tourne vers moi dans une lumière cendrée s'infiltrant entre des rideaux à moitié tirés. Elle renifle en essayant de masquer son impatience qui je devine pourrait très facilement se transformer en quelque chose de plus grave. Si bien sûr je m'obstine à faire l'imbécile. On ne sait pas encore.. Un projet d'accueil certainement. Peut-être pour des groupes.. Mais tout le monde n'est pas d'accord là dessus. C'est vrai que ça a l'air bien beau comme ça. Seulement les premières estimations pour remettre l‘ensemble en état..; Parce qu'il faudra bien rénover et moderniser, puis surtout remettre aux normes. Mine de rien l'électricité, la plomberie et surtout le chauffage. Tout est à revoir.. Donc on en est déjà à quelques millions.. Alors pour après on ne sait pas trop.. D'ailleurs certains commencent à dire que cela ne correspond plus à la clientèle touristique qui veut autre chose maintenant.. La fréquentation des Thermes a beaucoup baissé dans les dernières années. C'est un peu passé de mode tout ça.. Et c'est bien dommage;. Le maire m'a demandé de faire un article pour la prochaine gazette.. Avec quelques photos.. Histoire de tâter un peu la population.. Puis on verra bien. Mais il n'y a encore rien de décidé. Elle ricane et me prend le bras. Commençons déjà par visiter la maison. Après tout c'est bien pour ça que nous sommes venus;. Non...

     

     


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