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    En attendant je la rend folle et cela se vérifie même sur sa conduite avec la voiture qui frémit à chaque coup de volant. C'est elle maintenant qui assez effrontément me pose une main sur la cuisse. Je m'inquiète un peu pour notre sécurité dans la mesure où je ne crois pas qu'elle ait une grande habitude concernant ce genre de sport. Regarde devant toi.. Je lui commande en pointant mon doigt sur le pare-brise. Sur quoi elle me met la main au paquet. Je perçois son visage rouge comme une pivoine. Elle en peut plus la pauvre. Je me dis. Ce qu'elle avoue d'ailleurs sans détours. Vivement qu'on arrive;. Rajoute-t-elle à notre conversation étirée comme un élastique qui ne veut pas éclater. Elle perd un peu de son charme dans cet état. Je découvre après en la reluquant. Ses joues sont gonflées et rouges. Comme ses yeux trop brillants. Mais d'un autre côté de la sentir comme une chienne en chaleur m'excite à mort. J'adore cette facilité. Ca va toi.. Je lui demande. Ce qui ne veut rien dire. Elle ricane une nouvelle fois. J'ai encore le temps de penser que sa retenue du début faisait aussi partie de sa séduction. On arrive.. Elle fait en me désignant un chemin au bout duquel j'aperçois une grande villa rouge. Il nous reste encore un portail à décadenasser dont elle possède les clés. Je l'observe d'abord s'affairer nerveusement sans bouger de ma place. Puis alors qu'elle retourne au volant une impulsion me pousse à sortir pour terminer le trajet à pied. Avance.. Je lui fais accompagnant de la main et d'un sourire grimaçant et coquin mes paroles. Je marche les mains dans les poches. Le nez au vent qui mélange des épices à d‘autres senteurs particulières comme celle des rochers brûlés au soleil. Je viens de me rendre compte que cet endroit est formidable. Je ne connaissais pas ces bâtiments invisibles de la route qui déroule ses lacets en contrebas. Nous sommes tout en haut de la montagne de pierre recouverte en partie de chênes lièges de ce côté du massif qui se transforme en une mer de collines arides. On y ressent la chaleur plus fortement l'été comme par principe. De l'autre côté sur le versant opposé c'est nettement plus vert déjà. La montagne s'y accroche au ciel alors qu'ici où nous sommes elle se tasse comme un amas de pierres. Cette région ne cessera jamais de me surprendre. Dix kilomètres au nord ou au sud et c'est le miracle, tout change. Un jet de bagnole vers la plaine et on atterrit en bord de mer avec son peuple de touristes niais et dramatiquement humains malgré autant d'insignifiance. D'un côté les montagnes comme un décor autrichien. De l'autre la Grèce antique et déjà des bribes de mystère. Des châteaux fantômes. Des gorges profondes et étouffantes. Un peu plus loin je le sais des vignobles et de rudes paysans pas toujours marrants à côtoyer. Pour un type comme moi avec aussi peu de mémoire et occupé à balancer ses racines c'est un vrai coup de chance un pareil endroit. Toujours prêt que je suis à renier dans l'après-midi ce que je prenais le matin pour la grande vérité, j'aurais qu'un saut de puce à faire pour me retrouver en harmonie avec mon vrai Moi qui vient juste de me tomber dessus. Puisque la nature elle même admet qu'autant d'incertitudes peuvent se révéler admirables. Maggy se gare sur le parking devant un perron surmonté d'une lourde porte de bois sculpté et de verre. Pour ma part je fixe l'immeuble puis m'avançant vers le belvédère la grande vallée au fond de laquelle sagement sommeillent les établissements Thermaux qui sont toute la fierté de la ville. Le soleil m'oblige à cligner des paupières, à moins que cela ne soit un tour que me jouent mes yeux qui pas plus que moi ne rajeunissent. Je m'accoude sur le muret qui sert de rambarde et ne dit plus un mot. La pierre est chaude sous ma peau mais pas autant que les mains de Maggy qui vraiment n'en peut plus. De derrière moi elle me colle au corps et à tout ce qui lui paraît bouger. T'as l'air impressionné. Elle me siffle à l'oreille. Il y a de quoi. C'est extraordinaire ici.. Je lui répond. Elle glousse dans mon cou. Un souffle brûlant lui sort de la bouche pendant qu'elle me mordille la nuque. Je commence à bien connaître tous ses petits jeux. Mais maintenant je la sens en pleine crise et cela n'a plus rien à voir avec les enfantillages antérieurs. Alors viens que je te fasse visiter.. Elle ajoute...


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    Dans l'après-midi Maggy m'embarquait dans sa petite voiture. La route des thermes était aussi sinueuse que toutes les autres routes du coin. Ici même pour trois kilomètres on en voit pas la fin. Alors avec sa façon de conduire je volais de gauche à droite ce qui la faisait rire comme une gamine de me voir me cramponner. Mais à croire qu'elle y tenait vraiment à retomber en enfance, ou plutôt à l'âge des émois et des jupes à volants. En tout cas elle n'avait plus grand chose à voir avec la mère de famille un peu tarte que j'avais connu quelques mois auparavant. Rien que sa jupe à volants aurait mérité le détour en cette belle journée. Elle lui remontait en haut des cuisses blanches et sur lesquelles je percevais une sorte de chair de poule mais certainement cela était du au fait qu'elle brûlait la garce. Elle était loin d'être défraîchie dans sa jupe. Même s'il n'y avait pas je veux bien reconnaître de quoi tricher sur l'âge. Seulement de la sentir aussi ouvertement offerte m'excitait et m'amenait à bander comme un âne. L'imagination travaille toujours plus vite dans ces cas là. Quand tout est à portée de main. J'étais en roue libre ne craignant aucun obstacle. D'ailleurs dans un virage je profitais du roulis pour lui passer une main entre les cuisses et elle se permit tout juste de me traiter de coquin. Ou plutôt. Tu te rends compte si quelqu'un nous voyait.. T'es quand même un coquin.. Oh bien sûr il n'y a rien de folichon je pensais. Je ne suis pas non plus dans une histoire d'amour avec un grand A. Forcément le texte n'allait pas péter plus haut. C'est ce que les collègues de tous les pays appelleraient une bonne partie de cul en préparation. C'est la perspective qui compte. Les émotions elles, ne font que suivre. J'avais beau ne pas dormir la nuit et me glisser dans la peau de Jack Elias dans mes insomnies. Pour tirer un coup avec une belle plante je me retrouve avec une tête de coquin comme vient de m'affirmer Maggy. Et elle a raison la garce dans sa jupe à volants. Je suis un vrai coquin dans cet après midi. Même que d'un virage à l'autre je commence à lui passer les doigts dans la culotte et c'est une vraie inondation à l'intérieur. L'amenant à grogner puis haletante la bouche ouverte. Mais tu pourrais pas te calmer cinq minutes, on va arriver.. Tu te rends pas compte de ce que tu fais;. Tremblante sous mes doigts. Je sens les organes palpiter à l'intérieur de cette peau légère. Chaude et moelleuse. Puis on manque de se payer une voiture qui venait en face et j'ai à peine le temps de la lâcher. T'es en train de me rendre folle.. Elle recommence. Et je ne peux m'empêcher de ricaner. De toute façon comme je prends tout ça à la rigolade;.. Nous suivons la route qui monte et serpente dans la montagne. C'est un beau coin de pays que je connais bien sauf qu'en général je l'emprunte dans l'autre sens. Quand je rentre d'une grande virée que je démarre par le col près de chez moi et contournant la montagne dans le sens des aiguilles d'une montre je me retrouve à la fin en ville juste à la bonne heure pour un verre aux Champions....

     


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  • S'appuyant sur ses genoux il grimace et me fixe. A nouveau. Avec le soleil dans le dos qu'il me masquait et je le trouvais beau dans son halo de lumière. J'ai un peu le même problème.. Je pourrais pas faire un pas de travers. Et je sais que c'est la vie. Qu'il n'y a rien à redire.. On repartit de l'endroit à petits pas. Réalisant pour ma part comme c'était le moment que je préférais entre tous dans nos courses. La lenteur molle des petits retours;. Que c'est compliqué de vivre. Je fis encore. Sur quoi il souffla. A qui tu le dis.. Ouaih.. Je continuais. On passe notre temps à chercher des petites solutions;. C'est pas vrai?.. Je dus à cet instant faire claquer mes lèvre il me semble. C'était vraiment une discussion sans fond. Une sorte de monologue mais nous nous serions mis à deux pour l'écrire. . Partant qu'entre deux vrais potes on pouvait tout se dire à l'économie. Sans trop se dépenser et à quoi bon. Autant garder ses forces Pour l'Extérieur..  là où ça chauffe à peine on y met un pied. Dans le Monde Menaçant.. Pas à flanc de montagne avec mon copain cheminant tranquillement. Quand à nous deux nous réinventons l'humanité. La réhabilitons au milieu de la fureur. Rendrions presque séduisant le fragile équilibre. J'aurais besoin que tu me rendes un service.. Il fait et renifle. Rajoutant aussitôt. Si c'est possible.. Je me tournais un peu brusquement. T'as pas besoin de préciser.. Trouvant presque dommage qu'il l'ait fait. Mais qui sait s'il ne vaut pas mieux me parler ainsi parfois. Il commence à me connaître après tout. Nous avançons d'une dizaine de mètres dans l'ombre tâchée de lumière et les hautes fougères. Je perçois réellement la beauté de cette nature. La chance que cela peut représenter de se balader au bord d'un bois dans le monde saccagé. Est-ce là notre avenir. Trop nombreux sur Terre, et toutes ces machines puisqu'on ne peut plus faire autrement. Je parierais pas un kopeck sur les cent ans qui viennent. Puisqu'on ne peut plus revenir en arrière. Il faut être fou pour chercher le bonheur à ce rythme de dévastation. Moi je m'accroche encore mais puis-je faire autrement. Je reste en vie bien sûr, mais à quel prix. Heureusement je suis malin, cent fois plus malin que la moyenne et j'y suis bien obligé. Je me remets à peine d'un dégoût qui en aurait tué plus d'un. Un courage comme le mien, si clair dans son expression, ne tombe pas du ciel tout cuit. Il m'a fallu écrire un scénario sophistiqué et pas toujours facile à jouer. Quel talent pour vivre au milieu des bois et des hommes. J'aurais trouvé plus simple d'être président de la république par exemple. N'importe qui avec un but aussi évident et simple trouvera des raisons de s'accrocher. Se montrer à la hauteur en visant si haut ne me paraît pas extraordinaire. Le plus dur est d'en parler une première fois autour de soi. Constater l'effet que ça peut avoir sur la tête des autres. Parce qu'après le souffle des humains porte le candidat pratiquement tout seul dans l'ascension. Tellement curieux qu'ils sont tous de voir ce que cela va donner au milieu de leur ennui sur Terre. Mais courir entre les montagnes parfois avec David. S'envoyer deux ou trois gonzesses encore comestibles. Bricoler dur pour tout juste remplir le frigo. Demande un terrible courage, surtout vers la fin du parcours en se rendant compte que ça n'aboutit à rien. Pire encore quand on sent venir les premiers signes de fatigue. Les plus méchants sachant qu'on va Être Obligé.. de s'y habituer comme pour tout le reste. A-t-on le choix. Bouffer du cadavre au milieu de ces pensées;. Je me réveille le matin avec ce goût poisseux en bouche. Certain de tenir le coup jusqu'au soir au moins puis je verrais bien. M'obliger à y réfléchir en sourdine.;. De toute façon dans les pires moments une forme d'espoir renaît immanquablement. C'est ça la vraie loi divine. Alors c'est quoi ce service dont tu as commencé à me parler... Tu me mets l'eau à la bouche maintenant;. Je lui fais adroitement et souriant de vraie joie. Et bien voilà.. Toujours les mêmes petits soucis. J'ai une amie à honorer.. Mais;. Comme tu découvres toi même, il faut ruser si on veut pas que ça tourne mal.. Ah.. Je reprend. Et t'as pensé à venir chez moi.. Bien sûr que je te laisse les clés. C'est un honneur ça que tu m'accordes.. Puis soudain me ravisant. Mais je me demande si le mieux serait pas que tu arrives par la route du col. Sinon tu vas te colleter les paysans du bas et il vaut mieux pas. Enfin.. Tu fais comme tu veux;. Puis je me tus. Alors au bout d'un moment toujours plié sur ses genoux il ricana. J'apprécie tes pensées.. Se tournant à nouveau vers le ciel.(repentant?..).. Je remarque aussi que tu ne m'as pas demandé de qui il s'agissait. C'est la marque d'un vrai ami là;. Il me fit en se pinçant les lèvres. Je savourais chacune de nos paroles qui rachetaient cette terrifiante médiocrité à laquelle je me refuse d'accorder un brin de poésie. Je ne suis pas un poète maudit. Un écrivain sensible aux petites choses minuscules. J'aime pas la vie des milliards de fois je me suis avoué en maugréant. Alors c'est qui la Cendrillon. Je finis pas demander. Il sourit en haussant le menton. La petite Mona. Qu'est-ce t'en dis. Je hoche la tête. Je l'aurais parié. Crânement je fais.....

     

    Dernier Coup de Reins

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    Ca fait trois fois maintenant que je la retrouve dans le fort et je ne me sens pas assez amoureux. Je trouve que l'endroit convient pas. Se planquer comme des gamins c'est plus de notre âge.. Surtout que j'avais perdu l'habitude;. Tu vois.. Je continue. Je découvre les inconvénients des petites villes tranquilles. Je reconnais que jusque là je n'y avais jamais pensé. Il glousse encore. Tu commences à ressentir le syndrome de l'aquarium, c'est pas vrai?.. C'est plus de mon âge.. vraiment..  ces petites choses debout contre les murs. D'autant que ça nous oblige à des simagrées inutiles pour meubler le temps quand on se retrouve seuls. A la longue je t'avoue que ça devient humiliant. Il m'approuve en tous points et tient même à me faire partager son indignation. Mais là quand même.. Brusquement je reprend. Elle a fait fort.. Soit disant que nous visitons cet après midi l'ancien hôtel des thermes qui a fermé. La ville y aurait un projet touristique d'après ce qu'elle m'a dit. Imagine seulement le nombre de piaules avec des lits partout que nous serons obligés de traverser..

     

     


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  • Viens on marche un peu.. Me fait David. Puis il tente de s'éponger avec la manche trop courte de son maillot. Moi qui suis devant je m'arrête, je le contemple, et je souffle joyeusement. C'est vrai qu'il transpire et il y a de quoi avec cette chaleur. J'en profite pour respirer à fond et me livrer à quelques assouplissements. Il avance alors à ma hauteur et se plante sur ses deux jambes puis se met à fixer le ciel. Je me dis qu'il n'a pas l'air si crevé que ça. J'aimerais même avoir l'air aussi frais. Sacrée journée.. Il se contente de lancer en l'air comme si cela ne m'était pas complètement destiné. Ouais.. Je renchéris. Puis nous reprenons notre chemin en marchant et à deux pas une belle travée ombragée nous attend. C'est un bon circuit.. Qu'est-ce t'en dis... Ca valait le coup de venir jusqu'ici. Je lui répond. La prochaine fois. Il reprend. J'ai repéré un chemin qui part du petit fort et passe entre les vergers. Pratiquement on quitte jamais l'ombre;. Et mieux encore.. Au retour comme arrive sur l'auberge de la rivière on n'aura qu'à s'asseoir et après on verra bien ce qui arrive.. Si on peut repartir.. Je fais pour prolonger sa réflexion. C'est ça.. On Verra.. comme tu dis... Il réplique et j'ai déjà remarqué comme pas plus que moi il ne s'esclaffe à la fin d'une phrase et de ce genre de conversation. Une sorte de chute froide ponctue nos idées fussent-elles montées sur ressorts pour donner vie au peu d'humour encore niché dans nos cœurs. David et moi partageons quelque chose en commun je découvre. Nous sommes des sortes de désespérés définitifs. Sans cause à défendre. A la différence près que moi je suis parfaitement conscient de mon état. Alors que lui coincé dans son rôle d'extra terrestre doit toujours se persuader que la vie aurait un sens acceptable à nous offrir. Il est bien obligé d'en passer par là et d'y croire. Il y va de son équilibre et donc de sa survie. Et c'est tout le problème qu'affronte un homme public. Quoique à voix haute ils sont des milliards d'hommes et femmes à penser la même chose. D'où la justification de toutes ces souffrances avec tout juste des plaintes à voix basse. Des récriminations sur le pouvoir d'achat qui sont toujours bien moins douloureuses à entendre que ce qui pourrait directement de l'âme s'échapper. Moi je sais qu'il ne peut faire autrement. D'où l'explication d'une pareille tolérance de ma part. Et je suis certain de ce que je dis. J'en ai pour preuve absolue qu'il est mon ami. Il me demandait où j'en étais dans mon travail en marchant. Disons que c'est pas trop lourd à porter.. Pour une fois dans ma vie je crois que j'ai de la chance.. Je me contente de dire. Il me raconte alors qu'il a lu La Gazette.. Tu as des tournures de phrases qui me plaisent bien.. Ajoute-il et au moins lui je le crois. Sinon.. Il poursuit et un non initié pourrait toujours se gratter la tête il n'y comprendrait que dalle. Une si énigmatique parole exige un minimum de synchronie entre deux esprits pour ne pas tomber bêtement à plat. Voilà pourquoi moi je sais parfaitement ce qu'il veut dire avec ce simple mais efficace Sinon.. Puisqu'à nos yeux un seul sujet supporte d'être ainsi compressé en quelques lettres sans que cela n'enlève rien à sa vraie valeur. Il cherche à savoir s'il y a quelque chose de nouveau côté gonzesses. D'ailleurs une suite de circonstances ont fait que l'on ne s'était pas vu depuis une dizaine de jours. Oh mon Dieu.. Je pense. Il a du mariner pour de bon dans sa solitude. Occupé à se tenir bien droit au milieu de ses ouailles d'autant que sans moi il a pas du trop se marrer. Sinon.. Tout va bien. Je lui fais alors. Tu voudrais savoir si j'ai conclu avec Maggy.. C'est ça. Je lui demande encore. Il glousse pour me dire que je viens de viser juste. Cette histoire l'intéresse et je n'en doute pas une seconde. Recelant tous les ingrédients d'une jolie aventure érotique. L'ennui.. Je lui fais. C'est que je ne suis pas un fana des choses à moitié conclues. Ca tourne en rond, et je crains que ça devienne ringard.. J'ai pas assez la foi par moments;..

     

     

     


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