• Au Dessus de mes Moyens (74)

    David me secoua sans ménagement. J'émergeais en grognant et n'apercevais que des murs de ciment gris et sinistres. Eh.. Oh.. . Il faisait. Il faut te réveiller maintenant. On y est. Deux minutes. Je lui demandais. Ca va aller. En effet juste après je quittais la voiture comme si je sortais d'un jacuzzi. Aussi trempé de la tête aux pieds. Nous arrivions doucement en été et je ne m'en étais pas encore rendu compte jusque là. Nous étions dans la plaine avec facilement cinq ou six degrés supplémentaires. Seulement hormis le fait que j'étouffais dans mes fringues, la suée m'avait nettoyé d'une grande partie de mes toxines. En une heure ou à peine plus je venais de gagner des jours entiers de bon repos. La vraie santé dans tous les sens du terme. Je me tournais vers David avec la sensation très nette qu'il méritait que je me montre un rien reconnaissant. Je te dois une fière chandelle je crois. Il se contenta d'éclater de rire. Je remarquais à cet instant qu'il avait enfilé un jeans surmonté d'un polo qui en faisaient tout sauf un jésuite ou n'importe quoi du genre. Mince;. qu'il est beau. Je pensais assez jaloux. Je ne pus m'empêcher de lui faire savoir. Putain. Mais tu pourrais avoir un paquet de gonzesses si jamais ça te passait par la tête. Ouaih.. Il marmonna. Bonne question.. Merci de me l'avoir posé;.. Tu te souviens de celle là.. Il fit en posant une main sur mon épaule. Prenant garde à rester éloigné aussi. J'eus besoin de quelques secondes pour comprendre où il voulait en venir. Mais heureusement je dispose d'une mémoire du tonnerre. Touché.. Coulé.. Je fis. En me souvenant comme je m'étais cru fort d'utiliser cette formule à la con tout juste bonne pour le dernier des clampins. Il n'y a plus qu'à sortir d'ici; Je fis en désignant le parking souterrain. C'est pas difficile, je connais l'endroit. J'y suis venu il n'y a pas longtemps. Je n‘eux qu'à le suivre et il nous dirigea droit sur l'hôpital situé à proximité immédiate. Le hasard nous fit tomber nez à nez avec Monique descendu chercher une boisson à la cafétéria. Elle manqua de la renverser en m'apercevant et surtout en se laissant choir contre ma poitrine. Je me mis à lui tapoter le dos plutôt mal à l'aise. Ca va aller Monique. Je lui dis. Empêtré dans une attitude qui très peu taillé pour moi me rendait gauche. C'est difficile à expliquer mais je n'y connais rien à tous les codes sociaux apparemment indispensables permettant aux hommes de survivre à peu de frais en société. Je suis certain de savoir parler à un pote, mais c'est une denrée qui se fait rare avec l'âge. J'ai toujours su à peu près aussi me démerder avec une femme si le courant passe bien entre nous. Mais hormis ces deux cas de figure je me retrouve le plus souvent à côté de la plaque. Ce qui fait que trop souvent dans la vie on me prend pour un zombi. Ah mais j'allais oublier un autre cas de figure dans lequel je me révèle excellent. Je m'en sors généralement très bien avec les étrangers. Les vrais. Comme ceux que j'ai pu croiser pour quelques heures au grand maximum avec la certitude de ne plus jamais les revoir.¨Pour tous les autres je m'arrange au cas par cas et tout dépend de mon humeur ou de ce que je vis moi même dans cette période précise. A condition qu'on ne vienne pas m'en demander trop avec des évènements au dessus de mes moyens. Mariages. Décès. Naissances. Graves maladies. Meurtres. Trahisons du conjoint.. Etc.. Je ne manque pas de bonne volonté mais je ne sais pas m'y pendre. Comme je ne saurais pas très bien expliquer à d'autres ce qui m'arrive personnellement de grave ou d'important. Je sais que certains sont naturellement doués pour se retrouver au milieu des grands drames de la vie. Mais ceux là on ne les rencontre pas souvent planqués contre une forêt à flanc de montagne. Ils ont de quoi s'occuper ailleurs. Conduis nous Monique s‘il te plait. Je suis pressé de le voir.. Mets moi au courant de la situation.. Je lui demandai d'une voix très douce. Je l'enserrais avec mon bras alors que nous nous dirigions vers les ascenseurs. David nous suivait à deux mètres et je remarquais qu'il ne s'était pas précipité pour se présenter. Le toubib devrait pas tarder à repasser. Elle me fit d'une voix frêle. Je m'éloignais pour l'observer. Tu es sûre que tu manges toi en ce moment. Je lui demandais. Elle remua la tête pour me faire savoir qu'elle était complètement au bout du rouleau. Je la repris contre moi et la serrais avec une sorte d'affection que je n'avais jamais imaginé posséder deux minute plus tôt. Oubliant que je la connaissais à peine cette femme. Merci d'être arrivé Si Vite. Elle me dit. Personne est venu le voir. Je n'avais jamais réalisé à quel point il a pas de famille. Pourtant il y a un tas de gens qui l'aiment bien. C'est un ancien militaire alors forcément.. Tiens tu prends les gendarmes de la brigade par exemple. C'étaient des copains à lui. Mais comment dire;.. Elle fit en soufflant et levant un bras dans un geste de dépit qui en racontait des paragraphes entiers sur ce qu'un être humain finit par perdre comme illusions de toutes sortes après une vie passée sans trop se poser de questions importantes et existentielles. Tant que son mari tenait debout et pensait à remplir le frigo ou la cuve de fuel, avec la télé qui tombait pas en panne, elle aurait été prête à jurer que la vie est simple et belle. Qu‘il suffit de le croire...


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