• Au Milieu des Hallucinations (118)

     

    J'admets que Potiné a ce pouvoir. C'est lui le chef. Il débarque et le centre du monde en fait autant. Mathieu ragaillardi lui demande ce qu'il devient. Impeccable.. Comme tu vois.. Lui répond Potiné assez majestueusement. Puis enchaînant. Tiens.. Voilà mon vieux Louis qui apporte ses bonnes nouvelles.. Ohh.. Là ça va mieux.. Se met à chanter Louis de sa grosse voix d'obèse. Je commençais à m'inquiéter.. Ca fait au moins une semaine que t'es plus passé;. Ou je me trompe.. Approche toi au lieu de discuter.. Ordonne Potiné. Ils se congratulent à pleine voix. Fais gaffe?, Poursuit Louis.. Il court des bruits sur toi.. Potiné l'attrape aux épaules. Laisse tomber les ragots.. Les gens sont jaloux.. C'est parce que je suis le plus beau.. T'as toutes les femmes à tes pieds.. Quelle chance mon salaud. Lui fait gros Louis. Puis bien plus calamiteusement encore. Et la jeune.. La bien goalée.. Qu'est-ce qu'elle devient.. Mais mêle toi un peu de ce qui te regarde. Lui rétorque Potiné avec un gros clin d'œil. J'en eus mal au ventre. Antoine s'amenait alors. Je me doutais que c'était la fête. A qui elle est la Ferrari jaune qui est dehors.. Il paraît que le milliardaire paie un coup.. Jovial comme pas deux il s'écrie. Ce qui lui vaut une charge amicale de Potiné qui aurait tué l'ours le plus mal léché. Rapplique.. toi aussi.. Qu'est-ce t'attends. Je dois te supplier.. Allez le patron .. où est-ce qu'y se cache le vieux fou.. Le peuple a soif.. Le peuple se révolte.. S'indigne Potiné en fixant Michael. Lui de son côté cherchant à savoir qui serait le premier à faire sonner son tiroir caisse. Sam débarque et se met en embuscade à l'autre bout du comptoir après une solide claque sur la main de Potiné; Dans mon coin je me fais tout petit à nouveau. Sachant qu'un Potiné se dira qu'un timide pareil n'ira jamais marcher sur ses plates bandes. En vérité je me fous de ce qu'il pense. Au moins il évitera de me contrarier inutilement. Je suis en vie dans un monde où les Potiné font la loi. Qu'y puis-je. Si cela ne tenait qu'à moi je les éradiquerais tous de la surface de la Terre. Je ne ressentirais pas l'ombre d'un remord à les voir disparaître. Jack Elias lui ne se contenterait pas d'en parler. Il est autrement plus costaud que moi. Des Potiné il s'en mange cinq tous les matins au petit déjeuner. Mais maintenant que j'y pense.. Et soudain je me dis que c'est la première fois que j'y pense. Jack Elias ne comprendrait rien à cette affaire. Il n'a pas de gonzesse. Il n'en a même jamais eu. C'est pas vrai maintenant!!.. V'là l'autre cochon qui arrive.. C'est lui le meilleur.. Je l'ai toujours dit. Reprend Potiné la moustache blanche de mousse quand Salvador franchissait à peine le pas de la porte. Je m'étais pas trompé... Il était temps que je vienne voir un peu ce qui se passe.. Dès que je m'absente cinq minutes ils font des conneries ces jeunes.. S'écria Salvador que je n'avais jamais vu aussi heureux de vivre. Je me suis dit alors qu'une nouvelle soirée aussi vide que nos existences pouvait commencer. Je restais collé à ma place n'ayant maintenant que du café à boire. Je m'étais dit que c'était pas une occasion valable pour picoler. Me faisant ainsi et comme j'aurais du prévoir, très vite remarquer. Jusqu'à me montrer nerveux devant leur insistance à me faire changer d'avis. Le plus fou est que sans l'irruption de Potiné j'aurais filé en douce. Seulement un lien morbide, toujours le même, m'enchaînait à ce maudit destin qui m'oblige à autant de bassesses. Prisonnier de mon étrange passion je me raccrochais à ce que je pouvais et Potiné quoique en me brisant le cœur finirait par sortir quelque chose d'intéressant. Bien décidé à éviter toute situation ridicule ce qui signifiait qu'il était hors de question d'avancer un doigt vers elle, j'aurais rampé sur le carrelage en échange de la moindre nouvelle. Dans mon rôle ingrat forcément, on ne me disait rien et je n'avais pas la plus petite idée de ce qu'elle devenait. Dans la même minute je m'avachissais où j'étais tendu comme un arc.. Cela tenait à rien. Un rire. Une poignée de main que l'on m'offrait. Un petit mot juste pour moi. Une grosse blague de cul sortant de la bouche de l'un des nôtres mais le plus souvent de celle de Potiné. Un insignifiant regard se tournant vers la porte d'entrée et je sursautais en imaginant que c'était elle. J'étais pas loin de sombrer au milieu des hallucinations. Ce tourbillon me jouait des tours..

     

     


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