• La Pente était Raide (8)

    J'observais le spectacle habituel des femmes mariées qui dansaient avec les enfants. Elles étaient touchantes, et je voyais que souvent elles fermaient les yeux et qu'en vérité elles crevaient de toute cette passion qui leur manquerait pour toujours. Comment ignorer qu'elles se trouvaient bien mieux avec leurs gosses à bout de bras que collés à leurs vieux déchets de maris qui pendant ce temps là se tapaient les uns les autres dans le dos en descendant des apéros à la pelle. Je devinais leurs pommettes qui blêmissaient. Elles imaginaient des trucs entre leurs cuisses à en devenir folles, à s'en déchirer le ventre. Le temps glissait et je me demandais comment j'allais pouvoir remonter chez moi. J'étais descendu sur mes deux jambes mais je ne comptais plus trop sur elles pour me ramener En Haut.. Une heure et plus à pieds en pleine nuit et dans mon état c'était pas du gâteau. D'autant que la pente était raide et ne prêtait pas à rire. Je me disais qu'il était temps de chercher une solution pour le radiateur de la voiture qui m'avait lâché quelques mois plus tôt. Me livrant à ces calculs je me retrouvais tout près de Danielle, sur un de ces longs bancs de kermesse où on peut s'asseoir à califourchon. Danielle s'était faufilée tout près sans que je la voie venir et son parfum à cette distance finit de m'achever. A mon grand étonnement la discussion s'engagea sans que je manifeste de signes de crise. Je ne pus que remercier le rosé et toute la chaîne logistique qui l'avait apporté jusqu'à mon gobelet de plastique. Puis le plus naturellement du monde on se mit à philosopher. C'est quand même étonnant de voir que même dans une petite ville pareille, les gens n'arrivent pas à se rencontrer, comment que t'expliques ça toi. Elle me fit, avec la mine de se pincer les lèvres. C'est pour ça que de temps en temps il faut boire un coup.. Je ne connais pas trente six façons de délier les langues. Elle ricana. Alors qu'enhardi je continuai ma démonstration. Regarde nous deux, je te vois passer depuis au moins un an.. C'est pas vrai.. ce qui doit correspondre à l'époque où tu as été muté ici je crois, et pourtant je n'ai jamais eu l'occasion de te voir d'aussi près. Ce qui ne veut pas dire que je n'y ai jamais pensé. Mais on arrive tout juste à se dire bonjour.. Bonsoir.. Quand on se croise;.C'est la vérité;. Non.. D'ailleurs je dois te faire une confidence;.. Je fis Semblant d'Hésiter.. C'est que je te trouve encore mieux à.. comment dire.. A bout de nez. Elle reprit d'elle même pour me taquiner. Oui c'est ce que je voulais te faire comprendre. Je reconnaissais en bégayant. Eh bien voilà tu me vois de tout près, et si tu as des remarques à faire, c'est le moment ou jamais. J'espère que t'es pas déçu. Chacun vit dans sa bulle. Je repris soudain en sueur. Curieusement c'est le seul endroit où moi je parviens toujours à respirer. Je lui avouais d'une façon étonnement sincère et y laissant toute mon énergie. Quasiment en pilotage automatique. Bien incapable de peser le pour et le contre d'une pareille audace malgré que je sortai tout droit d'un congélateur. Ne faut-il prévoir un temps d'adaptation pour l'appareil génital et une sorte de Mise en Chauffe très douce en Remontant à la chaleur; Vaguement le sentiment que je prenais des risques m'envahit. Je me retrouvais à deux doigts de renoncer et à la peine avec ce début de bégayement. Conscient surtout comme le niveau de mon baratin était pas terrible. Rouillé et pauvre. Tellement misérable. Je fixais ses cuisses qu'un courant d'air à ma demande venait juste de découvrir. En parlant d'air j'étouffais carrément maintenant. Et si j'avais d'abord pris l'affaire sur le ton de la plaisanterie, l'instant était grave. Je n'avais plus touché une femme depuis des années. Autant dire une éternité. Je ne bandais même plus, et mon sexe me servait tout au plus de robinet. Je ne me sentais pas malheureux pour ça et j‘étais loin de réduire Mon Mal à un point aussi précis, mais je me doutais que ce n'était pas tout à fait tolérable comme situation. Ni très sain. Alors l'alcool aidant je fixais ses cuisses comme un cannibale, et j'haletais. J'eus le sentiment que dans un premier temps elle se trouva mal à l'aise face à mon comportement, puis sans doute qu'elle avait aussi descendu quelques verres, et elle commençait à chauffer pareil de son côté. Tout comme moi, elle haletait et sa voix devenait rauque. Viens on marche un peu le long de la rivière. Elle me proposa. Ca nous fera pas de mal. T'as raison, ça remettra les idées en place. Je répondis. La nuit était bien avancée quand nous parvînmes à une courbe à la sortie de la ville. Nous parlions de choses et d'autres tout en sachant que c'était juste pour tuer le silence en attendant l‘Épreuve du Feu. Sans tenir compte de la fraîche vigueur de l'air dans cette nuit tombante. Cahin-caha, j'avais fini par la prendre aux épaules, et elle me dit qu'elle avait essayé de me connaître depuis un petit moment. J'en fus très étonné, ne m'étant absolument rendu compte de rien et convaincu que l'affaire était à sens unique. Puis plutôt gêné par ses paroles, je finis par me demander mais sans que l'idée s‘éclaircisse entièrement, si il n'y avait pas erreur sur la personne. Incapable d'y répondre je choisis de me taire et elle parut m'imiter. Je découvrais ses muscles aussi doux que des petits paquets de mousse. Ses cheveux clairs étaient tout légers, et elle portait un vrai parfum de femme, très fleuri mais costaud et prometteur aussi. Sans être particulièrement belle ni toute jeune, elle aguichait avec ses cuisses légèrement gonflées et sa manière de mordre ses lèvres, son regard et sa bouche qui ne craignaient pas de dire qu'entre ses jambes une jolie chatte toute trempée attendait le voyageur fourbu. Je la collais contre un mur dans un recoin nous abritant des regards, et je compris de suite qu'elle n'était pas en reste côté émotions. A la limite j'irais jusqu'à prétendre qu'elle était encore plus excitée que moi. A croire qu'elle aussi n'était plus à la fête depuis des lustres. Elle semblait prise de panique et frôlait la syncope à chacun de mes gestes, et quand enfin je passais un premier doigt dans sa fente ce fut le délire et elle se mit à me mordre la base du cou. Moins aviné je me serais dit que c'était pas un endroit pour baiser à notre âge. Mais ce n'était plus le moment de réfléchir. Nous Y Étions.. Elle entreprit toute seule de se défaire du collant. Je me reculais et manquais de tomber à la renverse. La précipitation dans ses gestes quand elle leva une jambe avant l'autre m'apparût terriblement érotique. Le collant se déchira et je l'entendis soudain grogner. Ce qui ne fit que renforcer l'impression d'urgence d‘autant qu‘elle se transformait en ombre. Finalement elle parut s'en sortir et pouffa de satisfaction. Levant son regard vers moi pour savoir ce que j'en pensais. Je me décidais à sortir mon robinet soudain transformé en oiseau de proie et sans lui avoir enlevé le slip, le glissant simplement sur un côté, je tentais de l'enfiler, debout contre le mur. M'aidant pour cela de quelques grands coups de reins. Je giclais avant même de l'avoir complètement pénétré. Ce fut une catastrophe, et je subis le coup de fusil qui m'arrachait l'intérieur des bourses. Mon Dieu, si j'avais pu mourir à cet instant. Je me retirais tout badigeonné et je me sentais sale pour le coup, malgré l'alcool. Mais c'est rien, elle chantonna, retrouvant immédiatement son calme, et me caressant une joue du dos de la main. Je suis fatigué. Je répondis. Évitant de déchiffrer sa silhouette qui devenait trop floue. Elle ricana sans méchanceté. On est tous fatigué. Elle continua. C'est le cimetière des éléphants cette ville, t'avais pas deviné. Je tentais de la fixer dans la nuit, sans y parvenir. J'avais perdu toute honte. Mais ses dernières paroles m'avaient glacé...


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