• Les Enfantillages Antérieurs (103)

     

    En attendant je la rend folle et cela se vérifie même sur sa conduite avec la voiture qui frémit à chaque coup de volant. C'est elle maintenant qui assez effrontément me pose une main sur la cuisse. Je m'inquiète un peu pour notre sécurité dans la mesure où je ne crois pas qu'elle ait une grande habitude concernant ce genre de sport. Regarde devant toi.. Je lui commande en pointant mon doigt sur le pare-brise. Sur quoi elle me met la main au paquet. Je perçois son visage rouge comme une pivoine. Elle en peut plus la pauvre. Je me dis. Ce qu'elle avoue d'ailleurs sans détours. Vivement qu'on arrive;. Rajoute-t-elle à notre conversation étirée comme un élastique qui ne veut pas éclater. Elle perd un peu de son charme dans cet état. Je découvre après en la reluquant. Ses joues sont gonflées et rouges. Comme ses yeux trop brillants. Mais d'un autre côté de la sentir comme une chienne en chaleur m'excite à mort. J'adore cette facilité. Ca va toi.. Je lui demande. Ce qui ne veut rien dire. Elle ricane une nouvelle fois. J'ai encore le temps de penser que sa retenue du début faisait aussi partie de sa séduction. On arrive.. Elle fait en me désignant un chemin au bout duquel j'aperçois une grande villa rouge. Il nous reste encore un portail à décadenasser dont elle possède les clés. Je l'observe d'abord s'affairer nerveusement sans bouger de ma place. Puis alors qu'elle retourne au volant une impulsion me pousse à sortir pour terminer le trajet à pied. Avance.. Je lui fais accompagnant de la main et d'un sourire grimaçant et coquin mes paroles. Je marche les mains dans les poches. Le nez au vent qui mélange des épices à d‘autres senteurs particulières comme celle des rochers brûlés au soleil. Je viens de me rendre compte que cet endroit est formidable. Je ne connaissais pas ces bâtiments invisibles de la route qui déroule ses lacets en contrebas. Nous sommes tout en haut de la montagne de pierre recouverte en partie de chênes lièges de ce côté du massif qui se transforme en une mer de collines arides. On y ressent la chaleur plus fortement l'été comme par principe. De l'autre côté sur le versant opposé c'est nettement plus vert déjà. La montagne s'y accroche au ciel alors qu'ici où nous sommes elle se tasse comme un amas de pierres. Cette région ne cessera jamais de me surprendre. Dix kilomètres au nord ou au sud et c'est le miracle, tout change. Un jet de bagnole vers la plaine et on atterrit en bord de mer avec son peuple de touristes niais et dramatiquement humains malgré autant d'insignifiance. D'un côté les montagnes comme un décor autrichien. De l'autre la Grèce antique et déjà des bribes de mystère. Des châteaux fantômes. Des gorges profondes et étouffantes. Un peu plus loin je le sais des vignobles et de rudes paysans pas toujours marrants à côtoyer. Pour un type comme moi avec aussi peu de mémoire et occupé à balancer ses racines c'est un vrai coup de chance un pareil endroit. Toujours prêt que je suis à renier dans l'après-midi ce que je prenais le matin pour la grande vérité, j'aurais qu'un saut de puce à faire pour me retrouver en harmonie avec mon vrai Moi qui vient juste de me tomber dessus. Puisque la nature elle même admet qu'autant d'incertitudes peuvent se révéler admirables. Maggy se gare sur le parking devant un perron surmonté d'une lourde porte de bois sculpté et de verre. Pour ma part je fixe l'immeuble puis m'avançant vers le belvédère la grande vallée au fond de laquelle sagement sommeillent les établissements Thermaux qui sont toute la fierté de la ville. Le soleil m'oblige à cligner des paupières, à moins que cela ne soit un tour que me jouent mes yeux qui pas plus que moi ne rajeunissent. Je m'accoude sur le muret qui sert de rambarde et ne dit plus un mot. La pierre est chaude sous ma peau mais pas autant que les mains de Maggy qui vraiment n'en peut plus. De derrière moi elle me colle au corps et à tout ce qui lui paraît bouger. T'as l'air impressionné. Elle me siffle à l'oreille. Il y a de quoi. C'est extraordinaire ici.. Je lui répond. Elle glousse dans mon cou. Un souffle brûlant lui sort de la bouche pendant qu'elle me mordille la nuque. Je commence à bien connaître tous ses petits jeux. Mais maintenant je la sens en pleine crise et cela n'a plus rien à voir avec les enfantillages antérieurs. Alors viens que je te fasse visiter.. Elle ajoute...


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :