• Malgré Moi.. (95)

    On s'en fout plein la panse pour pas un rond.. Qu'est ce que t'en dis toi?.. C'est gros Louis qui ainsi me parle. Manquant de renverser mon assiette vu que j'ai choisi de rester debout. Je parviens tout de même à tendre une main sur laquelle vient s'abattre une des siennes qui pèse trois fois son poids à peu près. T'as raison.. Je lui réplique encore. Avant de m'envoyer un demi verre de vin. T'aurais pas une petite touche avec Chantal. Il me demande avec un clin d'œil. Je le mate en coin. Sachant parfaitement que rien ne se perd en société. Sans m'offusquer aussi puisque à présent je suis là de mon plein gré. Non.;. Je réplique très mollement. Elle est copine avec tout le monde. T'as du t'en apercevoir aussi.. Je me contente alors. Allez.. Il grince sans aller plus loin dans son idée vu qu'il vient d'enfourner une saucisse entière dans sa bouche qu'il a ensuite le plus grand mal à refermer. J'essaye bien sûr d'en profiter pour m'esquiver mais il ne me laisse pas le temps de faire un premier pas. Attend.. Attend.. Me grogne-t-il la bouche pleine. Ca tombe bien que tu sois là.. Il faut que je te présente à quelqu'un. Il attrape de la même façon qu'il fit avec moi un type avec une carrure de rugbyman. Dommage qu'il ait ce ventre je me dis de façon complètement automatique fixant l'inconnu. Je te présente l'ami Simon. Tu vois qui c'est?.. Il m'interroge comme si j'étais censé savoir. Devant mon embarras. Il continue ouvrant plus largement sa bouche dans laquelle Malgré Moi.. J'en suis réduit à observer la saucisse maintenant grossièrement hachée. Le mari de madame Simon.. Maggy!!.. Il fait soudain comme si l'électrochoc enfin devait me ramener à la raison. Mais ce qui me fait drôle est que le rugbyman un peu gras de son côté semble mieux savoir à qui il a affaire. Il me tend la main parce qu'il est sincèrement l'homme le plus heureux du monde à l'idée de me rencontrer en chair et en os. Moi c'est Jean. Il me fait. Ma Femme.. M'a déjà parlé de vous. Je sais qui vous êtes;.. Je souris et que puis-je faire d'autre. Et elle ne vous accompagne pas?.. Je murmure à peine avec la sensation que ce type peut lire un tas choses sur mon front. Mais pas du tout. J'ai beau avoir l'estomac qui se barre sous moi je continue à présenter un air très respectable. D'ailleurs il se cale à moins d'un mètre et nous n'avons plus qu'à deviser très amicalement. Maggy n'aime pas beaucoup sortir... Fronçant toute une partie du visage. Elle est du genre casanière.. Vous savez; même si on dirait pas comme ça.. Pour l'amener quelque part c'est toute une histoire.. Vous voyez... Évidemment j'approuve avec ferveur tout ce qu'il veut bien me dire. Seulement je ne vois rien de précis que je voudrais lui entendre dire. Pas plus que je n'éprouve de plaisir à me moquer de cet homme. Je me demande d'ailleurs pourquoi je me trouve moi à cette place et lui à la sienne. Mais si vous avez l'occasion.. Passez faire un tour à la maison.. Je le dirais à Maggy que nous nous sommes croisés.. Je manque de m'étrangler et le laisse filer. Je sais aussi qu'il a du me prendre pour un grand timide, et soudain l'idée m'importune. Quoique la place de Maggy ne compte pas tant que ça dans ma course de fond je suis contrarié par le récit que pourrait lui faire son mari de notre rencontre. Qui sait ce qu'il va pouvoir lui raconter. Forcément dans une pareille situation je n'allais pas chercher à prendre l'avantage. Mais tant de modestie me trouble. Au point que maintenant je suis agacé par le ton un peu trop amical et condescendant qu'il vient d'utiliser à mon égard. Je redeviens hargneux dans la gestion de mes petites misères et je me demande ce que cela signifie. Est-ce un bon signe ou non. Une preuve de bonne santé ou une faiblesse nouvelle qui s'additionne aux autres et qu'il me faudra encore gérer. Décidément la sagesse, ce trésor, restera un mythe et il faudra bien que je m'en accommode. Malgré mes longues nuits d'insomnie censées nettoyer quelques paragraphes les plus honteux du destin. Je me sens coincé de tous les côtés. Des barreaux retombent quand je m'y attend le moins et Poff.. C'est l'étau.. Et puis tant qu'à y être;.. Ca piaille très fort dans la mêlée. Alors comme j'ai plus la force de me traîner à nouveau en haut de la pente. Je me tourne vers le groupe avec les anglais au milieu duquel c'est Salvador qui tient la vedette . Il est bien remonté au point de se retrouver torse nu et comme je le connais il va plus arrêter de faire le malin...

     


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