• Que c'est Compliqué de Vivre (101)

    S'appuyant sur ses genoux il grimace et me fixe. A nouveau. Avec le soleil dans le dos qu'il me masquait et je le trouvais beau dans son halo de lumière. J'ai un peu le même problème.. Je pourrais pas faire un pas de travers. Et je sais que c'est la vie. Qu'il n'y a rien à redire.. On repartit de l'endroit à petits pas. Réalisant pour ma part comme c'était le moment que je préférais entre tous dans nos courses. La lenteur molle des petits retours;. Que c'est compliqué de vivre. Je fis encore. Sur quoi il souffla. A qui tu le dis.. Ouaih.. Je continuais. On passe notre temps à chercher des petites solutions;. C'est pas vrai?.. Je dus à cet instant faire claquer mes lèvre il me semble. C'était vraiment une discussion sans fond. Une sorte de monologue mais nous nous serions mis à deux pour l'écrire. . Partant qu'entre deux vrais potes on pouvait tout se dire à l'économie. Sans trop se dépenser et à quoi bon. Autant garder ses forces Pour l'Extérieur..  là où ça chauffe à peine on y met un pied. Dans le Monde Menaçant.. Pas à flanc de montagne avec mon copain cheminant tranquillement. Quand à nous deux nous réinventons l'humanité. La réhabilitons au milieu de la fureur. Rendrions presque séduisant le fragile équilibre. J'aurais besoin que tu me rendes un service.. Il fait et renifle. Rajoutant aussitôt. Si c'est possible.. Je me tournais un peu brusquement. T'as pas besoin de préciser.. Trouvant presque dommage qu'il l'ait fait. Mais qui sait s'il ne vaut pas mieux me parler ainsi parfois. Il commence à me connaître après tout. Nous avançons d'une dizaine de mètres dans l'ombre tâchée de lumière et les hautes fougères. Je perçois réellement la beauté de cette nature. La chance que cela peut représenter de se balader au bord d'un bois dans le monde saccagé. Est-ce là notre avenir. Trop nombreux sur Terre, et toutes ces machines puisqu'on ne peut plus faire autrement. Je parierais pas un kopeck sur les cent ans qui viennent. Puisqu'on ne peut plus revenir en arrière. Il faut être fou pour chercher le bonheur à ce rythme de dévastation. Moi je m'accroche encore mais puis-je faire autrement. Je reste en vie bien sûr, mais à quel prix. Heureusement je suis malin, cent fois plus malin que la moyenne et j'y suis bien obligé. Je me remets à peine d'un dégoût qui en aurait tué plus d'un. Un courage comme le mien, si clair dans son expression, ne tombe pas du ciel tout cuit. Il m'a fallu écrire un scénario sophistiqué et pas toujours facile à jouer. Quel talent pour vivre au milieu des bois et des hommes. J'aurais trouvé plus simple d'être président de la république par exemple. N'importe qui avec un but aussi évident et simple trouvera des raisons de s'accrocher. Se montrer à la hauteur en visant si haut ne me paraît pas extraordinaire. Le plus dur est d'en parler une première fois autour de soi. Constater l'effet que ça peut avoir sur la tête des autres. Parce qu'après le souffle des humains porte le candidat pratiquement tout seul dans l'ascension. Tellement curieux qu'ils sont tous de voir ce que cela va donner au milieu de leur ennui sur Terre. Mais courir entre les montagnes parfois avec David. S'envoyer deux ou trois gonzesses encore comestibles. Bricoler dur pour tout juste remplir le frigo. Demande un terrible courage, surtout vers la fin du parcours en se rendant compte que ça n'aboutit à rien. Pire encore quand on sent venir les premiers signes de fatigue. Les plus méchants sachant qu'on va Être Obligé.. de s'y habituer comme pour tout le reste. A-t-on le choix. Bouffer du cadavre au milieu de ces pensées;. Je me réveille le matin avec ce goût poisseux en bouche. Certain de tenir le coup jusqu'au soir au moins puis je verrais bien. M'obliger à y réfléchir en sourdine.;. De toute façon dans les pires moments une forme d'espoir renaît immanquablement. C'est ça la vraie loi divine. Alors c'est quoi ce service dont tu as commencé à me parler... Tu me mets l'eau à la bouche maintenant;. Je lui fais adroitement et souriant de vraie joie. Et bien voilà.. Toujours les mêmes petits soucis. J'ai une amie à honorer.. Mais;. Comme tu découvres toi même, il faut ruser si on veut pas que ça tourne mal.. Ah.. Je reprend. Et t'as pensé à venir chez moi.. Bien sûr que je te laisse les clés. C'est un honneur ça que tu m'accordes.. Puis soudain me ravisant. Mais je me demande si le mieux serait pas que tu arrives par la route du col. Sinon tu vas te colleter les paysans du bas et il vaut mieux pas. Enfin.. Tu fais comme tu veux;. Puis je me tus. Alors au bout d'un moment toujours plié sur ses genoux il ricana. J'apprécie tes pensées.. Se tournant à nouveau vers le ciel.(repentant?..).. Je remarque aussi que tu ne m'as pas demandé de qui il s'agissait. C'est la marque d'un vrai ami là;. Il me fit en se pinçant les lèvres. Je savourais chacune de nos paroles qui rachetaient cette terrifiante médiocrité à laquelle je me refuse d'accorder un brin de poésie. Je ne suis pas un poète maudit. Un écrivain sensible aux petites choses minuscules. J'aime pas la vie des milliards de fois je me suis avoué en maugréant. Alors c'est qui la Cendrillon. Je finis pas demander. Il sourit en haussant le menton. La petite Mona. Qu'est-ce t'en dis. Je hoche la tête. Je l'aurais parié. Crânement je fais.....

     

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