• Tous ces Gens... (94)

    Je ne suis pas le dernier des imbéciles;. Qu'est-ce que tu crois.. Je répond à David qui lorgne mon assiette de carton remplie à ras bord. Il éclate de rire. J'ai cru tout à l'heure que tu allais te laisser mourir de faim. Je ne sais d'ailleurs pourquoi j'au cru ça.. Tu m'avais l'air préoccupé.. Tu trouves. Je lui fais.. Allez. Je vais t'avouer. Il a repris. Je n'aime pas te voir comme ça. Surtout une belle journée comme aujourd'hui. Il ajoute. Mais bon. Après tout chacun fait sa vie. Puis à cet instant il se fait alpaguer par une femme que je ne connaissais pas. Ah David... S'emparant de son bras libre; Comme je suis contente de vous retrouver ici.. Vous vous rappelez tout de même que vous n'avez pas eu le temps de venir jusqu'à notre petite chapelle.. A la fête de dimanche.. Quel dommage.. Je me retiens mais au fond de moi je me marre comme une baleine. David lui se laisse faire et la bonne femme en profite pour le tripoter un tant soit peu devant les yeux de son mari qui sourit en ignorant ce qu'il en est des vrais sentiments humains. Heureusement je me dis. Nous deviendrions tous fous et certainement bestial si d'un coup nous venait la conscience de tout ce qui se passe sur terre et autour de nous mais à commencer dans la tête des autres. En attendant la gonzesse qui est du genre « marcheuse de groupe en montagne;. » le serre de près. Une belle plante pas spécialement féminine j'ai le temps de voir. Mais saine et juteuse et certainement que cela convient à pas mal de types. Son mari lui n'arrête pas une seconde de sourire. Ce qui ne m'empêchera pas d'avoir un avis sur lui, sur tout et tout le monde et qu'une idée après l'autre me traverse la tête comme une traînée de souris idiotes. A plus.. Je lui fais en lui assénant un petit coup de coude. Et je m'éloigne de la mêlée au milieu de laquelle il y a tous ces gens que je connais. A quoi cela me servirait de répondre à toutes leurs simagrées. Qu'apprendrais-je de plus. Je les connais par cœur. L'être humain ne se refait pas tous les matins. Il reprend son chemin de croix seulement. Sa grande erreur est de croire qu'il redémarre là où il s'est arrêté la veille pour dormir. Il ramasse sa croix persuadé que ça vaut le coup de souffrir une journée supplémentaire puisque ainsi il avance. L'idiot. S'il ouvrait vraiment ses yeux il se rendrait bien compte comme chaque matin il n'aura fait que du surplace par rapport à la veille et de désespoir il se suiciderait avant la tombée de la nuit. Qu'il fasse soleil, qu'il pleuve ou qu'il vente n'y changerait rien. Ce qui me ramène au spectacle du jour. Tous ces Gens.. Je les vois contents et fiers d'eux et je les plains. Puis seulement suis-je assez de bonne humeur pour les supporter. Pas réellement je crois. Je me dis que le mieux c'est de retourner me coincer sur la pente douce et fraîche puisque je m'y trouvais si bien. De la hauteur je peux toujours observer ce qui se passe plus bas. Surtout Juliette vue de loin si délicieuse soit-elle me paraît moins cruelle. Renifler Potiné de trop près pourrait bien faire de moi un criminel je crains. Ce qui ne me dérangerait pas tellement mais c'est le ridicule.. Ah le ridicule.. D'une telle histoire.. Qui me rendrait malade à nouveau. Je suis à peine guéri. Même pas vraiment. Convalescent plutôt. Dans le triste état que je traînerais jusqu'à mon dernier souffle. Je ne suis pas si malade et c'est bien le pire. Seulement je suis un mort en sursis. Et on ne guérit jamais d'une demie-maladie;. Ma vie n'est pas linéaire. C'est cette raison qui me permet de penser qu'elle n'a pas grand chose à voir avec la mort banale des autres. Mon existence est plus coûteuse que la moyenne. Elle consiste à s'accrocher durement de l'aube à la tombée de la nuit. Nuits durant lesquelles je ne me repose pas et loin de là. La Nuit je Contemple le Drame... Les yeux ouverts ou fermés importe peu. C'est dans l'échange énergétique et les calories consumées par l'exercice que tout se joue. Un épisode éternellement douloureux parfaitement maîtrisé néanmoins. Puisque je me réveille en vie toujours prêt à remettre ça chaque matin. Seules quelques heures de mauvais sommeil me séparant alors du précédent épisode. De pareils guerriers ne courent pas les rues et d'ailleurs en connaissez-vous beaucoup. Oh.. Reste un peu avec nous;. Me dis pas que tu vas te sauver dans ton coin encore une fois.. Putain;. Je pense. C'est toujours ainsi que commencent la plupart des drames. Seulement je me retourne et de mon sourire tout grimaçant je siffle. Comment t'as fais pour me voir.. Je venais de mettre ma cape d'homme invisible;.. Voilà exactement ce que je répondis à Salvador grimaçant et je le rapporte mot à mot pour bien souligner à quel point je peux n'être qu'un bœuf comme tout le monde; Ce qui me fait curieusement du bien et me soulage...

     

     

    Dernier Coup de Reins

    sur

    http://www.lulu.com/content/2415280

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :