• Un Vieux Con fauché (48)

    La vue n'était pas si exceptionnelle d'en haut comme j‘avais tendance à croire, du fait d'un plateau irrégulier qui ne laissait pas réellement percevoir la plaine de l'autre côté après la frontière. Je le savais et j'éprouvais une certaine déception ce jour là pourtant. Quand d'autres fois je m'étais plu à l'imaginer et cela avait suffit à mon bonheur. Devais-je plaindre ou blâmer mon esprit. Comme s'il y avait quelque chose à regretter dès que s‘en mêle un minimum de lucidité. Néanmoins la fraîcheur particulière et des traces de neige sur les sommets revigoraient l'esprit et le cœur. Puis je vis le ciel se couvrir et préférais ne pas m'attarder. Je pris un chemin différent pour le retour, le plus classique qui longeait la route, et profitais du peu d'effort à fournir pour me laisser aller à quelques rêveries. Juliette justement. Je n'avais pas rêvé son regard. Elle me fusillait littéralement, comme si j'avais des comptes à lui rendre. Avait-elle deviné que je bandais comme un fou quelques minutes plus tôt en la matant de dos et sa mini jupe qui avait de quoi rendre dingue. Sait-elle seulement ce que me coûte la vue d'une mini-jupe?.. Et si jamais je me mettais à faire le compte sur toute une vie.. Ce sont Elles.. qui devraient passer à la caisse et Moi.. On m'accorderait facilement mille ans de crédit pour me dédommager.. Aussi j'en avais rien à foutre d'avoir l'âge de son père. Je l'aurais tiré en remerciant l'autre vieux con qui l'avait conçue si par miracle l'occasion se présentait. Seulement le mot Miracle n'est pas trop fort dans un cas aussi désespéré. Ce que je pouvais m'avouer en paix dans mon crâne aussi sûr qu'un coffre fort. Personne n'en saurait jamais rien, alors je pouvais le crier haut et fort. Oui je me la serais bien tiré.. Mais pouvait-il y avoir un seul mâle qui n'y ait pensé. Et pouvait-elle m'en vouloir pour ce qui se passait dans ma tête A ce compte c'est toute la population qu‘il faudrait accuser. Nous Sommes Tous Pareils.. Je n'allais tout de même pas commencer à me raconter à moi même des conneries. Me mettre à nier ce que je me sentais prêt à lui faire subir si jamais elle venait m'en redemander. Reconnaître que dans toute ma vie je n'ai jamais tenu dans mes mains pareille jeune biche. Ou du moins je ne me souviens pas. Mais une première et dernière fois alors et avant que le seul fait d'y penser devienne un truc indéniablement obscène. Est-ce trop demander où suis-je pour une raison inconnue puni à vie?.. Pourrir et quitter les monde des vivants sur une tristesse pareille ressemble trop à une sorte d'enfer avant l'heure et c'est exactement celui que personne ne mérite selon les convictions que je me suis forgé et qui sont largement aussi valables que toutes autres. Enfin jeune, je me dis ensuite dans le fil de mon histoire. Pas tant que ça. Elle avait tout de même un âge de raison où à défaut de se jeter dans les bras d'un type de la génération de son père, elle ne pouvait se prévaloir d'une prime à l'offensée. Disons les choses franchement. Des types déjà un peu âgés ou mûrs, appelons ça comme on voudra, avec les poches pleines s'en offrent ouvertement des jeunes encore toutes fraîches et sans que ça prête au scandale. Non, ce qui est scandaleux c'est le fait qu'une jeune fille balance un vrai coup d'œil à un type comme moi gratuitement, en plein milieu de la concurrence. Un Vieux Con fauché comme les blés. Cette dernière pensée me contraria par son réalisme et je me dépêchais d‘oublier, puis me tournais vers d'autres et belles plantes bien grasses celles-là qui poussaient dans le fossé et qu‘il me fallut enjamber. D'une certaine façon, je le savais je choisissais la vie, au détriment de la beauté d'une belle âme rongée et mourante. Du moins, pour ce jour là. Rien ne m'interdisait aussi de changer d'avis avant le lendemain matin. Le ciel tonna et je fonçais me mettre à l'abri sous les arbres. Je restais ainsi une bonne demi-heure, et j'eus le temps de penser à Maggy. En revoyant ses cuisses pleines je me mis à bander, (décidément je retrouvais la santé si je m‘en tiens à cette seule caractéristique..) et j'avais la gorge humide, des contractions entre les jambes. Je n'aurais même pas voulu qu'elle soit là à portée de main sous les arbres et le sous-bois humide. Non je bandais trop fort et ma queue me parut deux fois plus grosse que d'habitude quand je me la pris à pleine main, sans que ça tourne à l'illusion. Cette sensation qui durait longuement était incroyablement satisfaisante, et avec mon expérience on sait très bien à quel point une idée pareille est irremplaçable. A éviter même si possible de confronter à la triste réalité. La déception semble garantie si je m‘en tiens à ce que veut bien se rappeler ma mémoire. D'ailleurs tous ceux qui s'y sont essayés en sont revenus terriblement amers, enfin, quand ils veulent bien se montrer honnêtes. Je préférais bander et attendre que ça passe, que la pluie lente mais toute en lourdes gouttes veuille bien se calmer. Mais j'étais déjà tout trempé et je commençais à me dire que je pouvais aussi bien attraper la crève. Soudain à cinquante mètres sur la route je vis une camionnette qui roulait doucement et d'un coup je me mis à courir en faisant de grands signes, et ainsi je rentrais chez moi. Sans mon bâton que j‘oubliais de ramasser dans la précipitation et qui de toute manière ne me servait à rien. Il m‘encombrait plus qu‘autre chose...


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