• L'exercice de lecture dura quelque peu mais depuis belle lurette je n'écoutai plus ce qu'elle me racontait. Au bout d'un moment elle se troubla et manqua d'éclater de rire en sentant mon regard occupé à fouiller son entre-jambes. Mais elle retint son souffle et son rire dans le même élan, sentant déjà confusément qu'elle était sur le point de commettre une grosse erreur dont elle pourrait se mordre les doigts, créer de toute pièces des regrets qui deviendraient une idée fixe dans son esprit, et même pourraient à la longue se transformer en vraie et grave maladie. Impardonnable;.Elle n'était pas si ignorante après tout. Elle faisait Uniquement Semblant.. Comme Tout le Monde... Même que je situe à cette seconde précise le coup de chaleur qui lui remua le ventre et l'amena à partager mon point de vue sur l'accueil des colonies de vacances et autres groupes de pingouins dans notre chère et belle vallée. La connaissant mieux à présent, je sais que tout ceci se fit sans la plus petite parcelle de volonté, sans aucune conscience claire de sa part. En Roue Libre.. C'est une femme bien incapable de réfléchir à ses pulsions et sentiments, de se défendre ou attaquer pour un honneur qui ne sera jamais que de l'eau de boudin, et après une vie consacrée à cultiver le bon goût, l'esprit de famille, et la sagesse matrimoniale, seule la dureté d'une balle blindée pouvait encore espérer percer pareille carapace. La rigidité maniaque de mon regard eut cet effet, atteignant ainsi un objectif dont ne pouvait rêver aucun homme de son entourage pour lesquels elle ne pouvait seulement imaginer dans ses fantasmes les plus fous qu'ils puissent tout autant tenir planqué une bonne grosse queue entre les jambes, capable en une seconde de se transformer en matraque du diable toute prête à lui défoncer le con. Son Mari quand à Lui était Hors Jeu d‘Office..


    votre commentaire
  • Les jours suivants je dus me rendre à l'évidence. Après des années de clandestinité je retrouvais la vie sociale avec une facilité qui allait certainement finir par m'étonner. A un point qu'il m'arrivait de penser qu'il y avait du faux-jeton en moi, pour renier aussi facilement les multiples serments gravés dans le marbre de ma solitude, les longues heures dans le brouillard froid et inhospitalier de l'hiver, et toute la fièvre des damnés. Je me Serais Donc Laissé Souffrir Pour Rien.. Avec le travail que me confiait « monsieur le maire » , et quelques circonstances venues s'ajouter là-dessus, je voyais du monde à peu près normalement à présent. N'exagérons pas le changement non plus, on ne faisait pas la fête tous les soirs dans ma tanière. Quand à ma gueule d'enterrement je la retrouvais facilement dès que je tournais le dos à la ville miniature et reprenais la route du col. Je n'étais pas guéri et encore moins en voie de guérison. Aurait-il fallu pour cela que je considère enfin le monde des vivants et du bruit des hommes comme un état de bonne santé. Mais dans la nouvelle religion où je baignais, et qui s'était emparé de mon âme, les malades étaient en bas dans les plaines, à geindre et à se tordre dans les tourments de leur tube digestif, jamais assez gros et large pour faire passer toutes les horreurs en conserve qui sortent du trou du cul des machines, et les vivants, c'est à dire les hommes libres, sont en haut dans les sommets où on se contente de peu, de solitude, d'un bout de pain chaud, et du produit de quelques serres. Néanmoins il faut le dire, je prenais du plaisir à rencontrer des têtes nouvelles qui m'aidaient à rédiger le journal municipal. Je m'amusai comme un petit fou à les voir se rengorger pareils à de gros pinsons, à l'idée de paraître avec Leur Photo, sur les pages du bulletin financé par leur impôt. C'était de l'auto- édition en quelque sorte, mais ils n'en avaient cure. Ce serait un numéro qu'ils s'apprêtaient à pieusement conserver dans les archives familiales et qui fera partie du patrimoine au même titre que le vieux buffet de grand-mère et les bijoux de familles. Les vieux secrets adultères ou Incestueux.. J'allais ainsi une ou deux heures par jour à la rencontre du directeur de la menuiserie, du pharmacien, du responsable des eaux et forêt, le patron du camping communal, et l'adjointe au maire qui tenait l'office du tourisme. Sans oublier le plus gros morceau. Les Thermes à quelques kilomètres au bout de la route qui butait sur la montagne et n'allait pas plus loin. Concernant l'adjointe au maire, elle parvint à m'intéresser plus rapidement que les autres. D'autant qu'il valait mieux pour moi. On venait de gentiment me la coller sur le dos en m'expliquant qu'il était préférable d'avoir affaire à une seule personne plutôt qu'à trente six pour tout ce qui concernait l‘organisation. Je n'étais pas personnellement convaincu sachant par expérience qu'il est nettement plus facile de rouler dans la farine dix pékins à la file plutôt qu'un seul qui aura toujours tendance à en rajouter et faire du zèle. Se croyant investi d'une mission sacrée comme s'il n'y avait déjà assez de problèmes dans la vie . Néanmoins je m'étais dit que je ferais avec et puis me laissai-t-on le choix. Heureusement elle était bandante à souhait. Cette belle gonzesse juste à l'âge critique. D'une certaine manière je pouvais presque nourrir le sentiment que tout ceci était écrit d'avance. L'époque le voulait. Pour un peu je me serais cru verni si je ne bénéficiais par nature d'un pessimisme que je qualifierais moi même de Seconde Peau.. Pourtant je revivais et si mes besoins charnels avaient hibernés, je tenais la preuve à présent que la vie ne se termine qu'une seule fois et entre quatre planches dans les ronflements de chalumeaux du crématoire. Une conclusion qui était loin de me fasciner soit dit en passant. Je préférais alors et de loin ressentir le bel appétit qui me revenait en même temps que mes organes retrouvaient toute leur vivacité depuis leur sortie du congélateur. Dès qu'elle me fit signe de prendre place à ses côtés pour me permettre de consulter un grand catalogue qu'elle s'apprêtait à me commenter page après page, je fus pris d'une érection en acier trempé. Il n'y eut aucun doute en ce qui me concerne et dès la première minute, celle-là était une vraie cochonne et aimait la chose, il ne pouvait en être autrement. Tout en elle parlait. Comme le plus souvent dans ma vie ce furent les cuisses qui se chargeaient de l‘allumage. Une paire de petites fusées déjà prêtes au décollage, de vraies petites bombes toutes chaudes et provocantes. Il ne manquait que la mèche que je me sentais de taille à fournir. Une vraie et tendre cochonne, oui. Seulement elle n'en savait rien elle même et personne ne s'était encore donné la peine de le lui faire savoir Quelle Était sa Vraie Nature;.. . Je pense qu'elle mit un certain temps à se rendre compte de l'intérêt que je lui portais. Bloquée à ce point; Vers la fin de l'entretien peut-être. Jusque là elle s'était contenté de tourner l'une après l'autre et très lentement les pages du grand album, prenant un temps fou et horrible à détailler des photos que pour ma part j'aurais expédié en à peine une demi phrase. Là vous voyez, c'était un camp de jeunes organisé par l'armée de l'air, des fils de militaires exclusivement. Elle me vouvoyait. Nous avions fourni le pré derrière l'école pour dresser les grandes tentes, mais c'était impeccable croyez-moi, presque confortable, et ils se servaient du réfectoire et de la cuisine de l'école, des sanitaires aussi j'ai failli oublier;.. ah vraiment ils ne manquaient de rien, .. J'opinais sans Cesse et Lâchement.. et là vous voyez c'était à la fin du camp. Ils avaient organisé une fête dans la cour avec des stands de jeux et une buvette, et ils avaient invité le personnel administratif qu'ils souhaitaient remercier, mais beaucoup de monde y est allé, d'un peu partout, c'était vraiment très sympa Croyez-Moi;.. Une vraie kermesse jusqu'à tard dans la nuit... Ils ont laissé de bons souvenirs.. vous pouvez me croire... Insista-t-elle. Craignait-elle que point je ne la crus. De toute façon elle continuait obstinément sur le même ton page après page et curieusement une telle monotonie qui avait tout pour m'irriter et me rendre insupportable résonnait dans mon esprit comme une lente mélopée. Le supplice de la goutte d'eau tournait au scénario érotique et je n'allais pas me plaindre. Je retrouve vite des couleurs quand la vie oublie de me rappeler que l'ennui et la mort ne font qu'un. Ne serait-ce que quelques minutes Que Je Sais.. toujours comptées d'avance. J'étais à deux doigts de me frotter contre la cuisse de gauche, et elle la croisait et décroisait sans cesse, laissant fugacement apparaître un profond triangle noir, une mer des sargasses dans laquelle ma pauvre torpille déjà avait sombré. Je me demande ce qu'aurait suscité en moi la même scène rejouée en plein hiver. C'est-à-dire si par exemple elle avait porté un de ces gros pantalons de velours que mettent souvent les femmes de la quarantaine, avec un chandail à motifs très laids acheté par correspondance et sur un catalogue couvert de mannequins qui ressemblent furieusement à de beaux steaks sous cellophane . (Mais parfaitement consommables ceux-là.. Dates de péremption clairement affichées sur l‘emballage)Et tout à l'avenant;.. Je crains qu'il ne se serait rien passé. Aucune émotion ne serait venu entacher notre brave et sérieuse discussion. J'aurais vécu le supplice et sans doute que dès le départ j'aurais remisé la responsable de l'office de tourisme dans La Catégorie des Bonnes Femmes. Ce qui n'est absolument pas une insulte dans ma bouche, mais plus prosaïquement une catégorie déterminée comme les grands, les petits, les gros; les jeunes.. et que je considère totalement asexuée. Imbaisable. Au mieux utilitaire. Rien de plus et rien de moins... En me sentant vieillir et pourrir sur pieds je crûs bien faire de prendre le chemin de la montagne. J'ai bien l'intention de payer sans sourciller le prix de cette vieillesse qui montre les dents. Ce qui à mes yeux m'autorise à avoir un avis, au moins pour l'usage intime que j'en ferais, sur la qualité de la chair à usage récréatif et sexuel de mes congénères. Je ne vois absolument pas ce qui pourrait m'obliger à avaler des machins qui refusent d'entendre les vraies lois régissant la sombre humanité. C'est trop facile de s'abandonner à la laideur qui n‘est à mon sens que la face obscure de la vie étincelante et divine. Sans Combattre. Parce qu'ici est toute la différence entre certains humains et Les Autres.. Je me doute que je ne peux bénéficier d'aucune excuse pour un tel crime encore et surtout à notre époque, mais c'est ainsi. Je ne changerais pas là dessus. Très tôt dans leur existence certains investissent dans le caveau de leur rêve. Je ne leur jette pas la pierre. Ils disent qu'ils préfèrent avoir l'esprit tranquille et ils ont raison après tout. Pour ma part je me contente de garder dans un tiroir un bout de corde bien solide, de bonne qualité, parfaite pour m'y pendre un jour. De quoi rester libre d'ici là et de penser Ce que Je Veux..


    votre commentaire
  • Nous cheminâmes côte à côte jusqu'à la maison, sans nous presser mais néanmoins d'un pas allègre, parlant de choses et d'autres, du temps qu'il faisait, de la chaleur précoce, tout en espérant qu'il pleuve afin que les pâturages ne jaunissent prématurément. Bien sûr la conversation dévia aussi sur les gens de la vallée. Les petites phrases à éviter et les indispensables conseils dont il fallait tenir compte pour faire son trou sans histoires. Les gens du bar des Champions semblaient l'intéresser aussi. Je lui avouais ma connaissance toute superficielle de cette bande. Mais je lui proposais de venir les retrouver dans les fins d'après-midi quand il y aurait du monde au comptoir. Avec plaisir. Il me fit. D'un rapide regard je vis briller dans ses pupilles la courbe de hanche de la petite Mona. On se sépara juste avant d'arriver chez moi. Je prendrais une douche en arrivant au presbytère. Il me dit, et je dois préparer une cérémonie de mariage pour l'après midi, j'ai intérêt à me dépêcher si je veux pas me retrouver à la bourre. Je loge à l'étroit en ce moment, parce qu'il y a des travaux dans l'appartement de fonction, mais dès que ce sera fini, j'aimerais t'inviter à dîner... Je le saluais du bras sans répondre et le laissais repartir vers le presbytère où il devait préparer tous ces trucs qui me paraissaient insensés. J'avais failli oublier que ce type vivait dans un monde parallèle au commun des mortels. Je me sentis tout drôle en franchissant le pas de ma porte. Puis je m'affalai dans le vieux fauteuil de velours et mon imagination me devança en filant sans m'attendre vers mon rendez-vous de l'après-midi, rempli d'images toutes plus affolantes les unes que les autres. Je finis quand même par me demander si parfois la réalité pouvait rejoindre le Film en Cours et trouver une place dans un cerveau aussi fou...


    votre commentaire
  • Je l'avais entendu venir quand le matin précédent cette folle chevauchée David m‘avait rejoint Comme Promis. Il s'était garé sur le chemin en bas de la petite descente, puis avait continué à pieds. Je notais immédiatement sa démarche en le suivant dans la montée. Ses pas longs et aériens. Je me surpris à penser que sa manière de marcher et se déplacer était un élément authentique et en disait long sur lui. Les claques dans le dos ne devaient pas être le genre de la maison, et quand je l'invitais à franchir le pas de ma porte qui n'était pas habitué à autant de familiarité, je pensais que je n'allais pas être rongé de regrets pour n'avoir su refuser son invitation à une petite course en forêt. J'en suis encore au café. Je lui dis. Si je peux t'offrir une petite tasse. MMoui. Il répondit sans desserrer les lèvres, mais il souriait. Les Lèvres Fermées.. Je m'activais à servir le café, puis je m'emparais de mes chaussures qui me prenaient toujours du temps à lacer. Je sentais que son regard courait autour de la pièce baignée de sa douce pénombre habituelle. Installé dans mon vieux fauteuil de velours rouge et tout râpé, quelle étrangeté, il sirotait le café à toutes petites gorgées. Je remarquais que ses yeux s'attardaient sur les feuilles imprimées posées sur le bureau noir à côté de l'ordinateur allumé qui distillait une série d'images d'îles désertes en fond d'écran. Puis entre deux gorgées de café très chaud, ses yeux se levèrent vers mes Quelques et Derniers Livres rangés dans une vieille armoire à linge de bois de chêne que j'avais transformé en placard ouvert. Au moins il était discret et s'abstint de me questionner à tout va comme le ferait un imbécile. On se bouge... Il fit au bout d'un moment. Tu te sens d'attaque. Je lui demandai. Et je le vis et entendis rire pour la seconde fois en pensant que je ne m‘y ferais jamais complètement. C'était un éclat de rire d'adolescent, avec des accents frondeurs et joyeux dans les bulles qui quittaient sa gorge. Je sus plus tard qu'il avait trente-quatre ans, mais on pouvait facilement lui en donner dix de moins quand il riait. Quelle chance il avait. La forêt était particulièrement fraîche. De notre petit trois quart d'heure de course je ne vis que très peu David. Comme nous tenions difficilement à deux de front, il préféra me suivre et courir dans ma foulée. Se sentant chez moi peut-être et mon invitée. Pourtant je ne lui arrivais pas à la cheville sportivement parlant. Nous fîmes une boucle sur le chemin à flanc de montagne dont je lui avais parlé la veille, puis je bifurquais à l'intérieur d'un amas de grands feuillus où je savais que nous tomberions au cœur de la minuscule clairière au milieu de laquelle coule une source. D'un coup le chemin se fit pentu et on commença à souffler. Ce n'était pas une pente aussi longue et rude que je m'imaginais parfois, mais je ne me permettais pas de l'emprunter très souvent, la craignant. Un peu court encore physiquement. Dans mon dos j'entendais David qui soufflait et expirait lentement, avec une belle régularité. Seulement avec des nœuds dans les jambes je manquai de ralentir. J'évite en courant de trop baisser le rythme, parce que neuf fois sur dix je finis par laisser tomber et marcher, et en général je réserve la marche à la fin de mon parcours pour souffler et respirer amplement. Néanmoins si je commence à avoir mal quelque part je n'hésite pas. Je n'ai pas envie de me bousiller plus que je ne le suis à mon âge. Mais je n'étais plus seul et de sentir dans mon dos les solides enjambées de David me poussait comme un vent fort tout au long de cette grimpette. Je ne faiblissais donc pas, et ce léger seuil de fatigue fut rapidement dépassé. L'esprit n'avait pas failli ce jour là, et même l'avait emporté sur les muscles. Une minute plus tard nous nous arrêtions au bord des quelques pierres qui bordaient la source, et à tour de rôle on s'agenouilla pour boire. Quand je vis David glisser sa tête entière sous le filet d'eau froide, ce que je n'avais jamais osé, j'éprouvais l'envie d'en faire autant. Je fus surpris par la fraîcheur de l'eau pure sur ma nuque mais cela me fit le plus grand bien. La futaie étroite ne laissait apercevoir le ciel qu'en son sommet, et les rayons de lumière tombaient dans les sous-bois de manière oblique, scintillants et précis comme des lasers. Nous étions là sur des pierres, chacun dans son silence Mais Ensemble... Peu après en nous relevant nous oubliâmes de reprendre la course. D'ailleurs la maison n'était plus très loin par ce raccourci. Il suffisait de continuer à grimper quelques centaines de mètres pour passer un petit col masqué par la forêt, et on descendait sur les pâturages comme par miracle. De là haut nous pouvions apercevoir ma maison, nichée au bord d'une pente agréable et très verte, avec la remise sur le flanc et la serre blanche derrière qui brillait comme un diamant. Je me dis qu'avec une pareille fin de printemps la récolte serait très bonne cette année...


    votre commentaire
  • J'avais pensé que c'était l'occasion ou jamais de s'envoyer une des bouteilles de Saint -Emilion millésimé, cadeau de Mon Vieux Raymond, et on se l'ouvrit en goûtant des toasts au fromage de chèvre. Ce qui allait de soi. Je pense à toi mon pote.. Je fis en levant mon verre au ciel les pieds dans la poussière. Puis je commettais une vraie faute de goût, en lui demandant si elle vivait toujours seule. Avec des mots peu adroits et pour ça me ramassais une volée de bois vert. Je te rassure de suite. Elle fit. La place est libre mais n'est pas à prendre. Je disais pas ça pour te vexer, mais une belle femme en général est courtisée, voilà ce que je voulais dire. Elle ricana. Pourquoi les hommes posent-ils toujours la même question. Ils ont à ce point du mal à comprendre comme une femme peut se sentir bien dans sa peau et libre.. oui libre;.(souriant méchamment..) quand elle se réveille le matin sans avoir à justifier ce qu'elle va faire dans une journée toute entière. C'est aussi simple que ça. Difficile à admettre.. hein;.. Bien sûr que les hommes manquent.. Mais Pas Tout le Termps... Quand ça me prend.., je fais signe à un solitaire de passage. Mouaih... C'est ce qu'ils racontent toujours. Si t'ouvres les yeux il y a un gars en chasse quelque part Tu peux être certain. Suffit de l'attraper.. On commence à voir du monde mine de rien dans nos montagnes. Tu crois pas. Tu es bien la preuve vivante que ça ne manque pas; non. A vrai dire quand même, j'aime pas les hommes mariés, je déteste lire les gros mensonges dans leurs yeux, je pense à toutes ces pauvres cloches qui les attendent à la maison, et ça me fait mal pour elles. Enfin.. Ca me regarde pas après tout. Le principal c'est que chacun y trouve son compte. Voilà pour l'essentiel, et s'il y a d'autres questions qui t'intéressent, soit un peu patient et garde les en réserve mon petit chéri. Elle s'était assise sur le rebord de la table de ferme pour siroter son verre de Saint-Emilion qui soit dit en passant était un pur délice, et écarta suffisamment ses cuisses pour que j'arrête avec mes questions à la con et avance un peu dans notre programme. Je m'approchais d'elle et me collais sur sa vulve aussi chaude et gonflée qu'une bouillotte. Heureusement pour tous les deux j'avais rompu le jeûne avec Danielle quelques temps plus tôt, ce qui m'avait un peu remis en jambes, faute de quoi une humidité et une chaleur pareille m'auraient tué en moins de deux. Puis la petite conversation sous la voiture me donnait une assurance assez inattendue. Un type foutu de s'exprimer ainsi ne peut pas être complètement mauvais. Je me rassurais... Nous descendîmes la bouteille de vin, avant qu'elle me fasse goûter son herbe qui avait la particularité d'être légèrement poivrée. Ce goût piquant sans doute était dû à la terre du coteau qui la voyait pousser, plus rouge que chez moi et poussiéreuse. Au bout de quelques verres elle me raconta sa vie aussi, et je ne m'étais guère trompé. Un être humain encore qui fuyait devant l'armée des ombres et des machines. Mais pouvait-il en être autrement. ..Une Autre Vie à Bricoler des Bouts de Solutions parce qu'il faut bien y Aller jusqu'à ce Fameux et Dernier Bout...La grande table de ferme avait dû en voir de toutes les couleurs au fil du temps, et j'aurais donné n'importe quoi pour l'entendre raconter toutes ces histoires. Je compris très vite l'usage qu'aimait en faire Rachel qui régnait sur le plateau pelé. Reine sexuelle et du fromage de chèvre. Première prêtresse face au grand autel du sexe sur cette colline si proche du ciel. Blotti contre un fauteuil maintenant, l'épagneul tirait la langue et ne nous perdait jamais de vue. Son regard admiratif faisait tout de même un drôle d'effet pour un type qui n‘a pas l‘habitude. Le film de genre lui, se révéla très bon. Sans chercher à en faire trop, mais grandiose tout de même surtout dans le final, avec une cavalcade de cuivres et sur l'écran une débauche de couleurs, des mauves, des bleus, des oranges qui éclataient et dégoulinaient, un vrai bon petit film de série B. Pas décevant le moins du monde... Et mine de rien son herbe est vraiment très bonne..

    Mes mains restaient entrouvertes. Une légère douleur me prenait dès que je les refermais. Alors j'évitais. Parfois je les fixais d'un regard étrange et lourd de sens. Comme si une nouvelle théorie allait surgir de la nouveauté. Je les avais mise à vif en les décrassant au tampon vert. J'en avais fait une affaire d'honneur et le résultat était exactement celui que j'avais voulu obtenir. On pouvait dire qu'elles étaient propres maintenant. Nickels;. Impeccables.. Mais plutôt rouges que blanches avec la chair transparaissant sous la peau réduite à une membrane d'épaisseur microscopique qui ne pouvait plus les protéger. Seulement en contrepartie je ressentais les choses comme si je m'étais affublé d'un nouveau sens tout simplement formidable. Le moindre toucher me procurait des sensations inouïes; Qu'elles fussent délicieuses quand il s'agissait de matières vivantes, ou moins agréables si je m'avisais de caresser certains tissus abrasifs ou pelliculaires. Mais pour l'usage auquel j'avais destiné ce décapage impressionnant nul doute que le résultat se révélait à la hauteur du sacrifice. Jamais je n'avais ressenti la vie réelle comme je la redécouvrais avec mes doigts à vif. Jamais la présence de l'indéfinissable ne m'avait paru si évident qu'avec ces doigts capables d'Entendre la vie là où devaient en principe régner les seuls effets mécaniques. Tenir entre mes mains les hanches et plutôt le haut des fesses de Rachel pendant que je la tringlais proprement, s'était mué en une communion inattendue entre mon esprit et le mystère de l'existence que mes mains ne se contentaient plus de constater dans ses aspects pratiques, mais éprouvaient dans une plénitude qui amenant des interrogations m'obligea à entamer une sorte d'aventure spirituelle. Le bonheur je le connus en La Pénétrant.. Avec ces doigts magiques;... Chacun de ses orifices se mua en un lieu d'observation des grandes énigmes de la vie. Dans son corps je puisais les secrets enfouis et voyageant là depuis les origines. Je sondais la chair secrète. Sa Définition Moléculaire.. Même si je manquais d'intelligence et de savoir pour raconter correctement ce que j'y découvrais. Moi je savais. Et c'était bien le principal. Puis je m'avisais que ces nouvelles mains me rappelaient celles complètement innocentes des nouveaux nés. Aussi neuves et fragiles. Sauf que les leurs sont encore ainsi pour n'avoir pas servies.. Alors que les miennes l'étaient parce que j'en avais arraché l'usure qui les gâchait.. Je m'hypnotisais sur la pellicule humide et luisante qui n'était rien d'autre que son jus sexuel et que je pouvais renifler à volonté. Il sentait terriblement bon et je ne me gênais pas de recommencer l‘expérience. Une senteur qui m'en rappelait une autre ou plutôt c'était ma mémoire qui en gardait le souvenir et qu'elle refusait de partager clairement avec ce que je dois bien appeler ma conscience. Moi je ne faisais que le soupçonner et immanquablement je pensais à ma mère morte et à une époque bénie où je le sais, j'étais moins jobard et moins laid. D'ailleurs quelles saloperies j'aurais pu commettre alors que je ne pouvais dépasser même debout le rebord de la table.. Je me demande. Voilà bien ce que me disaient mes mains rouges sang et humides du Jus-du-dedans-de-la-Gonzesse...

    Je te dédie ces mains mon amie inconnue qui complimente leur sensibilité alors que je ne sais que répondre..


    votre commentaire