• Tout avait pourtant commencé dans la douleur dans l'après-midi. Je m'étais couché sous son camion pour y voir de plus près et me faire une idée de ce qui m'attendait. Je compris vite à quel point la tâche était plus ardue que ce que j'avais imaginé. Je me doutais que nous allions tirer un bon coup Elle et Moi; mais avant ça j'avais du pain sur la planche. Le Prix à Payer m'apparût Alors Terrible. Tout était grippé là-dessous. Je ne trouvais pas un seul boulon prêt à se montrer complaisant. La chaleur aussi s'était mise de la partie et je transpirais à faire pitié, en silence. La cour de la maison était recouverte de poussière, un petit désert qui à même le sol brûlait la gorge. Mais le temps sec des dernières semaines n'expliquait pas tout, la faute était à chercher du côté de toutes ses bêtes, et elles étaient nombreuses, ânes, chèvres, moutons, acharnées à rogner jusqu'aux ronces du fossé. Rachel était du genre très nature comme on dit. et aussi une belle plante. Elle ne bénéficiait certes pas d'un visage d'ange, disons qu'il y a mieux, mais débordait de saine féminité, avec des seins gonflés, des cuisses toujours juteuses, une jolie taille, et une peau très lisse malgré son travail physique. La qualité du lait de ses chèvres sans doute. Un rien épaisse.. Mais bien.. Bien.. Quand même; Rien à dire. Elle possédait certainement aussi l'instinct d'une louve. Quand elle comprit à quel point j'en bavais sous son camion, elle prétexta qu'il faisait trop chaud en salopette et alla se changer, puis revint s'accroupir à mes côtés pour me passer les outils et elle tenait deux bières fraîches à la main. Je sentis la bonne odeur de mousse de là ou j'étais. Je n'eus qu'à tendre la main et la vidais dans l'ombre. A moitié incrédule. Elle n'avait rien trouvé de mieux pour soi-disant se rafraîchir que d'enfiler une minuscule jupe en jeans qui me donnait un aperçu unique sur sa culotte de dentelle noire. De quoi m'estomaquer. Je ne sais si elle s'occupait de ses chèvres dans cette tenue, sinon ce sont les boucs qui devaient être contents de la voir débouler. A moins que comme je soupçonnais, elle cherchait seulement par là à me remonter le moral. Une vraie preuve d'intelligence alors. Tu vas t'en sortir?.. Elle voulut savoir, se pinçant les lèvres. Puis elle s'envoya la moitié de la bouteille d'un trait, se penchant la tête en arrière ce qui l'obligeait à serrer ses cuisses l'une contre l'autre et les rendait toutes blanches. Bien sûr que je vais m'en sortir. Je répondis ou plutôt grognais.; Pourquoi voudrais-tu que je m'en sorte pas. Je m'ébrouai pour vérifier que je ne rêvai pas et quelques secondes plus tard je reprenais mon boulot comme un damné. Je ne sentais plus mes forces, à croire que j'étais plus le même. Je planais à dix mille. A sa manière elle faisait preuve de génie. Je l'aurais suivie en enfer si elle s'était montrée assez vicieuse pour me le demander. Il doit certainement y avoir un peu de ça chez les grands généraux. Par quel mystère sinon ces êtres de chair et de sang tout comme moi n'ont jamais connu de batailles perdues d‘avance. Je bouillais comme un taré dans cette fosse. Puis je pris conscience que la situation l'amusait au moins autant que moi. Elle faisait tout ça pour se marrer et rien d‘autre. Elle en remettait des couches et c'était une comédienne parce que si moi j'étais en manque au point de m'étouffer, (j'y étais à deux doigts.. ) je me doutais qu'elle ne venait pas d'inventer une histoire pareille sur le champ. Le personnage me semblait rôdé et trop parfait. Elle tenait ce rôle depuis un moment et je pouvais en être certain. Elle savait parfaitement comment s'y prendre pour rendre marteau n'importe quel type et faire durer le plaisir. Je brûlais d'ailleurs tellement que la pure copulation qui m'attendait ne me suffit plus. C'est la part de moi la plus cérébrale qui se remit à fonctionner. Celle là même qui jusqu'à présent mélange allègrement le carré sacré de ce que je suis avec la pire merde qui soit. Me fournit en émotions au point de m'arracher des larmes dans certains Face à Face avec la beauté et le mystère. Comme elle peut m'obliger à patauger dans le caca quand ça lui prend et sans prévenir parce que je ne sais jamais d'avance ce qui m'attend. Forcément je suis devenu méfiant et je me souviens d'avoir hésité une bonne minute avant de me lancer. Tiraillé entre divers sentiments qui étaient le poids maudit de mon existence. Honte.. Impulsivité;. Culpabilité.. Lubricité.. Le ridicule qui tue lentement et sûrement.. Que seul le silence sacré de la montagne pouvait vaincre. Je ne me sentais plus tout à fait un homme dans mon état et je dois le reconnaître, mais ces mots eux mêmes se révèlent superficiels. Sachant qu'un Homme Vit Jusqu'à la Dernière Seconde et Tant Qu‘il Respire... N'importe lequel. Je fixais alors avec un certain courage ce que généreusement elle me proposait. Tu as une jolie petite culotte. Je lui dis enfin. D'une voix beaucoup mieux contrôlée que je n'avais crains avant d'y aller. Elle gloussa et s'octroya une autre bière. T'en veux une. Elle fit. Ca serait pas de refus.. Si j'abuse pas. A ton avis. Elle répliqua. Je me calais cinq minutes contre le flanc de la caisse en lorgnant le ciel bleu et sa culotte alternativement. Ca fait une paille que j'ai pas tiré un coup; Cinq ou six ans peut-être. Je ne me rappelle plus vraiment quand c'était la dernière fois. A part... Je lui avouais d'un geste las et moqueur prenant garde à rester crédible aussi. Et pourquoi. Elle s'esclaffa. Je te crois pas. Tu bluffes je suis sûre. Ca arrive à personne ce genre de conneries. Parce que je te trouve charmant, Moi...(J'ai adoré le Moi en question..appuyé..).. Il y a pas de raison. Pourquoi??.. T'étais en taule alors... Rien à voir. Je la coupais en remuant ma caboche. C'était à la suite d'un pari.. Elle est bonne celle là. Elle affirma en se marrant. Et l'échéance de ce pari est prévue pour quand. Que je sache.. Je me  sens concernée après tout.. Elle me demanda comme une dinde chaude et visiblement soucieuse de ce que j‘allais pouvoir lui sortir. Ca tombait bien c'était hier soir... Comme fait exprès.. Je lui fis avec une grimace. Les Yeux Dans les Yeux.. Je suis libre maintenant. Je te laisse seulement imaginer dans quel état je peux être. C'est pour ça que je t'en parle. Que tu sois prévenue. C'est mon jour de chance alors. Elle ricana en descendant la bouteille comme si elle entendait fêter une bonne nouvelle. Je repartais sous le châssis. T'es prête à tout. Je lui demandais dans l‘ombre. Je soufflai de douleur avec une longue pince à la main mais cela ne m'empêchait pas de parler et gamberger. Regonflé à bloc.. Elle renifla. Tu veux connaître mes pratiques sexuelles. C'est ça ou je me trompe. Elle me dit alors que je n'apercevais plus son visage mais seulement ses cuisses de là où j'étais. Oui ça m'intéresse de savoir. C'est un peu mon plaisir de connaître d‘avance ce qui m‘attend. Je suis un intellectuel mine de rien. Si t'en as jamais rencontré un autre jusque là.. Ça va te faire drôle.. Je lui disais avec l‘impression de parler dans un tunnel. Elle réfléchit avant de répondre mais je devinais le mal qu'elle se donnait pour ne pas rater son texte. On s'amusait comme des petits fous tous les deux. Si tu te sens de taille; J'ai du répondant. Elle fit. Je suis à ta disposition. Je te l'ai déjà dit et je reviens pas dessus. Pour le reste c'est à toi de voir. Ce sera en Fonction de tes Capacités.. Ok....Je ne veux pas non plus te foutre la pression après ce que tu m'as raconté. C'est encore le meilleur moyen de tout gâcher.. Je grimaçais en recrachant un morceau de rouille tombé de la caisse et en moins de deux heures je remettais sur pieds sa camionnette. Puis m'en allai me frotter les mains sous le regard admiratif de son épagneul lui même à plat ventre près du gros robinet collé à la maison. Celui là avec son air curieux me suivait dans chacun de mes mouvements et donnait l‘impression de m‘avoir pris en sympathie; Juste après je proposai à Rachel de faire un essai pour vérifier que tout allait bien. Je n'étais pas peu fier de moi pendant qu‘elle tournait en rond dans la cour. J‘écoutais attentivement à l‘affût d‘un éventuel bruit de ferraille. Sifflant une canette avec des mains malheureusement toujours noires du cambouis infiltré jusqu‘à l‘os. Le chien se mit à aboyer et elle sortit la tête du fourgon pour l'engueuler comme une charretière. Profitant de l'occasion elle me balança un baiser et me fit entendre qu'elle était satisfaite de mon boulot. Le pouce en l'air. J'avais le sentiment d'avoir remporté une grande bataille face à mon ennemi intime et implacable. L'adversité... J'observais mes mains veinées de graisse noire. Une crasse malsaine et désagréable. Je me suis dis que j'aimerais pas être une gonzesse et me faire traiter avec de pareils outils. Alors je me jurais de les rendre comme neuves quitte à m'aracher la peau. Une sacrée idée dans cete journée radieuse..

     


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  • Ce qui me plaisait à l'instant chez Rachel, était qu'elle se donnait à fond, sans l'ombre d'une retenue, et je suis persuadé qu'elle ne peut faire autrement. Où Alors elle y va Pas. Elle me ressemble beaucoup je crois par ce côté. Comme moi elle peut s'abstenir et je suis sûr de ce que je pense, et finir par presque oublier, ce qui n'a rien d'héroïque. On en Meurt Pas.. Quand l'époque se montre abusivement calamiteuse. C'est seulement une façon reconnue d'esquiver les gouttes par temps de pluies acides. Mais elle avait mangé du lion en prévoyant ma venue, et revenait à la charge au moindre signe de lassitude. S'emparait de mon engin comme si elle voulait en découdre. Heureusement pour moi je n'avais plus toute ma lucidité, faute de quoi je me serais certainement fait quelques frayeurs. Je crois que son truc vraiment est de sucer. C'est une spécialiste. Elle aime ça et me l'engloutissait avec une frénésie qui à la fois me laissait pantois et me collait au plafond. Je me retrouvai sur la table de ferme au milieu de la grande pièce du bas de sa maison, et à genoux entre mes jambes, elle s'activait comme une furie en me griffant de partout. Elle voulait Ma Peau. Puis je la prenais en levrette, et elle poussait des cris alarmants et donnait des coups de reins qui manquaient de me désarçonner. Une vraie folie. Je suis sûr qu'Henri n'en perdait pas une miette et préférait de loin ce rodéo à l'épisode du lynchage dans lequel ils s'étaient mis à plusieurs pour m'enfoncer la tête dans les épaules, bien profond. Je pouvais penser d'elle tout ce que je voulais sauf qu'elle n'était pas une de ces maudites mijaurées qui n'ont rien de mieux à faire dans la vie que de se chercher une raison d'être sur la peau des autres. Comme mes semblables je me suis fais allumer en quelque occasion par une de ces créatures qui se découvrira des états d'âmes au moment de conclure. Qu'elles crèvent. La vie est trop courte et déjà assez humiliante Dans Son Essence(ne sommes nous des paquets de matière fétide..) pour que la dernière des nulles se permette d'abuser ainsi de la fragilité d'une civilisation. Se payer sur Les Bêtes quand on a la tête vide me paraît une vengeance trop facile à notre époque. A la portée des imbéciles malheureusement. Qui sont nombreux et nombreuses. Donc Rachel et moi on s'était d'abord confié en guise de préliminaire. J'ose penser que c'était plutôt elle qui s'était laissé allé à s'épancher quelque peu. Car pour ce qui me concerne, je me crois parvenu au sommet de mon art. Qui consiste à parler pour ne rien dire. Je ne sais plus combien de scénarios j'ai déjà écrit vite fait dans ces situations, au débotté. Je ne triche jamais complètement, et je parviens le plus souvent à conserver une authentique sincérité. Il m'arrive parfois aussi de citer des choses que j'ai écrite, et que je ne pourrais raconter de cette manière si je ne les avais sincèrement vécues Dans Mon Esprit. Le principal pour ce soir par exemple, était qu'elle soit contente de parler avec moi et de se laisser aller en toute sincérité. Elle Prenait Son Pied.. La vie passe à la vitesse de la lumière, et si je m'avise de jeter un oeil sur le compteur, je risque fort de me détourner amer et désabusé. Heureusement Les Besoins Réels sont là et nous éblouissent. Pertinemment je constate à quel point il est vain de chercher la vérité pour tout et n'importe quoi. La mienne je l'ai réduite en bouillie, j'en ai fais de la pâte à modeler, et je lui donne la forme que chacun veut. Il suffit de demander. Mais quand à la matière, je n'en ai qu'une à fournir, toujours la même. Je ne suis pas assez malin pour être un vrai escroc. Je parle souvent pour ne rien dire certes, mais c'est sans méchanceté ni but précis, ou arrière pensées. C'est pour meubler le vide et donner le change, sans plus, ou faire passer la pilule. Celle que chaque jour, je me vois personnellement obligé d'avaler. D'ailleurs quand ça a commencé à m'écœurer moi même de m'entendre parler je suis tombé malade pour de bon et je me suis sauvé aussi loin que je pouvais. Avec seulement ma peau sur le dos qui voulait pas me lâcher..


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  • Pour une fois dans ma vie je tombais sur quelqu'un de sérieux. C'était tout comme elle avait dit. Pas une seconde elle n'avait cherché à me pigeonner. Celle qui m'avait embauché pour jouer dans le film de genre tenait toutes ses promesses, au delà de ce que je pouvais espérer. Nous ne sommes pas tous égaux devant une chose aussi essentielle que le sexe. Mais est-ce vraiment si essentiel. Je n'en suis pas mort de n'avoir pas touché une paire de nichons depuis des années. J'ai l'air tout à fait normal malgré l'abstinence. Mais il est certain que si j'avais vécu dans la peau d'un chanteur à la mode ou d'un play-boy, je ne m'en serais pas plus mal porté. En vérité la seule question qui me tient à cœur dans ce genre de discussion intérieure qui n'en finit jamais, est de peser à sa juste valeur ce qui va réellement compter quand je verrai approcher mon heure à toute vitesse. Vais-je me lamenter de tout ce que je n'ai pas connu, ou au contraire m'extasier devant l'éternité avec ces belles gonzesses Bien Réelles.. , leurs beaux petits culs, la douceur des nichons. Leurs Cuisses.. Voilà bien où on en arrive et à quelles genre de tourments je me suis vu livré dans la solitude. Le cocktail lui est infaillible. Les années qui passent. La déception sans fond comparant l'énorme souffrance que cela coûte du matin au soir et le vide sans nom qui en sort en bout de chaîne. Partant de là toute la vie sociale qui part en couilles. L'irrésistible envie de s'enfuir en courant. Un bout de montagne à escalader et l'ultime refuge enfin. Malgré ça le silence lui-même trop bruyant, lardé d'effrayantes secousses, au début surtout quand la tête résonne inlassablement. Comme un vieux ressort qui ne veut plus s'arrêter. La vraie paix elle se faisant toujours attendre le grand calme néanmoins fera l'affaire. Rachel que je ramonais comme un malade à cet instant ne soupçonnait pas une seconde ces histoires qui me traversaient l'esprit. Ce soir je chasse la connasse... Et le moins qu'on puisse dire est que celle-ci particulièrement y mettait de la bonne volonté. Et pour corser encore l'affaire, je m'inventais la voix sucrée d'Henri Miller pour venir me chanter quelques citations choisies à l'oreille. Ceci au moins n'était pas une nouveauté. Je pratiquais l'exercice depuis pas mal d'années déjà. Dormez en paix mon père, car nous qui sommes éveillés bouillons dans les chaudrons de l'horreur.. Cette dernière m'avait servi un jour où j'avais un peu séché mon travail dans une de mes occupations, Les Pires Dernières Années;.. J'avais pas mal déconné et je m'étais retrouvé sur le grill à souffrir le martyr dans une réunion. J'étais encore marié à l'époque et pire encore c'était une période avec de nombreuses responsabilités, des crédits, des retards en tout genre dans l'existence réelle et odieusement matérielle, les fonds sont bas,.. bref c'était pas la joie. Alors que j'avais le plus grand mal à garder les pieds sur terre. J'ai connu un tas de misères, mais celles-ci particulièrement me faisaient mal, et il fallait tenir. La Vie Étant une Réalité qui Échappe aux Mots d'Auteur... J'avais plus qu'une envie alors.. Dormir;.. Dormir.. Et en effet je dormais beaucoup. Que l'on me croit ou non, à la table de réunion Henri était là en chair et en os, et il me fixait avec une grande compassion dans son sourire. Bien sûr il ne put faire grand chose pour mon problème, mais il n'y comprenait que dalle de toute façon. Puis je ne pense pas que la réalité crue parvenait à réellement l'intéresser. Sans importance. Il me soufflait des mots à l'oreille pour m'amener à prendre ça à la rigolade, des citations tirées de ses bouquins que j'avais lu cinquante fois et dans toutes les langues, et il se payait un tantinet ma tête. Bien oui quoi Il y en a qui ont Jésus ou Bouddha dans leurs pensées. D'autres Trotsky, Freud, que-sais encore, moi je convoque Henri quand ça va mal. Ou tellement bien au point que cela me paraît trop pour un homme seul. Et toujours il répond présent. L'ami le plus fidèle que j'ai eu la chance de connaître..


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  • Le bord de la rivière, et en lisière de forêt. Les routes qui montent vers les sommets. Les grandes plaines vides, et le chant du vent qui souffle sans excès. Les clairières, les ruisseaux qui se cachent dans leur écrin de mousse. Les larges pierres grises qui divisent la rivière en petits cours rapides. Le silence surtout, mais j'appelle toujours silence l'absence d'activité humaine, les cris de malades, leurs moteurs et leurs radios qui rendent fou, et leur besoin incompréhensible pour moi de s'entasser les uns Contre les autres. De ne jamais pouvoir se taire ne serait-ce que cinq minutes. Mais il y a aussi des pierres, celles-qui racontent des histoires, sur lesquelles on pourrait presque lire tout ce qui s'est passé en leur présence Qui sait, si un jour on ne saura trouver dans l'atome de la matière, et toutes les combinaisons atomiques, le moyen de visionner l'intégralité des choses passées, l'histoire vraie. Comme toujours cela surprendra énormément dans les premiers temps, et puis très vite on s'habituera. Tant de choses bien plus étranges sont devenues familières. Mais il y a les villes aussi. Certaines ressemblent à des rêves, et je suis certain que les songes m'en ont montré quelques unes que plus tard je rencontrais dans la réalité. Il y a des villes dans lesquelles on comprend aussitôt que s'y déroulent des aventures intéressantes, et on aimerait en être. Mais on ne peut vivre partout, avec seulement une peau et un temps aussi linéaire à vivre et tellement oppressant que la majeure partie de l'énergie, le fluide vital, passe à lutter contre la folie et la dépression. Le bord de mer parfois, avec de grandes mouettes et des cormorans qui poussent des cris, et la sourde pétarade d'un chalutier au loin ne m'indispose pas. Si je rencontre un pêcheur et que sa voix reste en harmonie, juste pour dire des banalités et qui ne couvre pas les sons de la nature. Alors je m'en satisfais. Mais des champs encore et des montagnes qui s'élèvent dans le silence. Une fumée au loin au dessus d'un feu qui sert à brûler des herbes et les branches mortes. Et je retourne sur le lit de la rivière au milieu de la plaine, où je cherche du regard les gros poisson qui passent entre les pierres, avec les montagnes au loin sur lesquelles il reste encore de la neige tombée durant l'hiver. J'écris pour ça. Sans explication aucune, ayant renoncé pour toujours à vouloir comprendre. Je ne sais pourquoi ma présence dans le lit de la rivière et l'approche de la lisière de la forêt sombre me rend fou d'écriture. Je ne trouve pas la moindre explication. Je ne suis pas très intelligent. J'ai définitivement renoncé...


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  • Dans un éclair je me dis que cette vérité avait le même goût de sueur épicée qui me faisait ravaler ma salive. En premier lieu donc et toujours sous le coup de l'excitation, je décidais de passer en ville et pourquoi pas m'arrêter prendre un verre avant d'aller rendre la voiture à Raymond. J'étais tranquillement sur le chemin et juste à un croisement et de l'autre côté d'une rue, j'aperçois David, Le Nouveau Prêtre.. Le voir me fit un effet que je ne connaissais que trop bien. J'ai bien senti que l'idée de lui serrer la main et dans la foulée discuter un bout de gras avec lui me procurerait un réel plaisir, quoique assez surprenant, et en sens inverse, une sorte de mauvaise volonté, une gêne pesante, une réticence qui s'exprimait par un pincement au coeur, un masque discret il est vrai sur mon visage mais un peu dégueulasse aussi, comme les paroles qui restaient bloquées dans ma gorge, cette nervosité malsaine encore que j‘avais toujours connu. Puis à son tour il m'aperçut et me fit un signe franc de la main, Clair et Limpide comme une Marque d'Humanité. Alors j'arrêtais mon véhicule et m'en extirpais avec bonheur pour traverser la rue et le rejoindre sur le trottoir où il m'attendait. Ca va... Ca va... On va se boire un verre, si t'as cinq minutes... Ca me va... Comment dirait-on la même chose en Italien, Russe, Polonais, ou Chinois. Tu t'y fais à ce trou, je lui demandais alors que nous venions de nous attabler à la première terrasse sur notre chemin. Très bien. Et toi ça te plaît, comment est-tu arrivé par ici... Presque par hasard, j'avais entendu quelqu'un en parler à quelqu'un d'autre à une table comme celle-ci, quand je suis arrivé dans la région et je suis venu voir. Le type disait en rigolant que pour mourir d'ennui il n'y avait pas mieux. Crois moi que c'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.. C'est exactement ce que je cherchais, d'ailleurs aussitôt j'en ai déduis que c'était le paradis sur Terre.. et J'ai rappliqué le jour même... ça fait cinq ans de ça maintenant... Il s'esclaffa avec son beau sourire à mon histoire et secoua la tête. Puis il se mit à me décrire ses journées qui ne ressemblaient à rien de ce que je connaissais. Mon imagination peinait à le suivre dans ses Aventures au milieu Des Siens censés aussi être Les Miens. Le sont-ils forcément... J'ai un doute;. Ca t'arrives de courir, le footing je veux dire, tu aimes ça. Il me demanda en changeant soudainement de sujet. Je m'y suis remis depuis pas très longtemps; mais je crois que je vais plus décrocher. Je commençais à rouiller sérieusement, et à mon âge cela devient vite chronique.. Si on fait pas attention.. J'ai plus les moyens d'être fainéant. Il sourit à nouveau et s'amusa à rajeunir de dix ans d'un coup. Rien que pour m'épater. Comment as tu deviné pour ça aussi... Bien sûr, aussitôt je m'en voulais de m'être livré de cette façon et j‘eus le sentiment qu'en une seule phrase je venais de lui raconter toute ma vie. Alors qu'évidemment il allait me proposer de courir avec lui un jour ou l'autre, et j'aurais voulu me tromper. Seulement mes craintes ne reposaient pas sur du sable. J'avais vu juste et le vérifiais immédiatement. Et bien écoute, je Partage ça avec toi. Moi Aussi j'ai besoin de courir à peu près tous les matins, c'est une vraie drogue je dois reconnaître comme pour toux ceux qui s‘y mettent un jour. Si ça te dit, demain on peut courir ensemble. Piégé que j'étais, fait comme un rat une fois de plus, et impossible de trouver une excuse, pas le plus petit alibi en vue. Mais il dut soupçonner ma pensée. Enfin, si ça te fait plaisir, il y en a qui préfèrent courir seuls, je le comprends. Mais non pas du tout. Je m'exclamais. Ca va me changer un peu, Au Contraire.. t'as qu'à passer demain vers dix heures chez moi, je prend toujours un chemin qui part en forêt du côté de la petite vallée du Prats. Après c'est plutôt une ligne droite en altitude, cela ressemble à un couloir aérien. Je fis en appuyant l'image d'un geste curieux. On voit loin mais ça reste assez plat quand même, c'est un excellent parcours, sauf quand il pleut, ça devient de la boue à cause des troupeaux de moutons. Je me crus obligé d'en rajouter pour faire taire ses soupçons...


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